samedi 26 septembre 2009

Alan Costantini : LA FONT DE VIDO

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LA FONT DE VIDO

Lou vicomte Carle de Nouaio qu’avié estigança un ufanous jardin dins lou relarg grassen disié : « La vido d’un jardin es l’aigo : soun utilita, sa sounoureta, sa bèuta ». Mai en Prouvènço i’a pas que l’aigo que raio di font, i’a tambèn, de fes, lou vin.

La legèndo de Sant Gènt afourtis que lou jouine mountelen, retira dins lou valoun dóu Bausset, avenè d’un roucas uno font d’aigo puro e un autro de vin pèr douna de refrescamen e de forço à sa maire anequelido que lou venié vesita. Soucitouso de temperànci, la maire demandè à soun enfant de seca la font de vin : « Moun fiéu, ié venguè, leissés pas gasta inutilamen lou bèn dóu cèu ; agoutas la font dóu vin, que sarié uno font de malur. »
Aquest evenimen pòu parèisse pintouresc mai escound, en realita, un sèns mai naut. D’efèt tout acò nous remando au Golgotha, au cop de lanço que durbiguè lou coustat dóu Crist e d’ounte sourtiguè de sang e d’aigo. Aqueste image, que la tradicioun i’a mes « la Font de vido », nous es presentado à cado messo dins lou calice ounte se mesclon lou sang dóu Segnour souto l’aparènci dóu vin e un degout d’aigo.

De dela dóu Crist poudèn remounta enjusco i pratico dóu pople de l’Ancian Testamen. Vuei encaro, lou capo de famiho jusiòu, à chasque taulejado dóu Sabat, benesis uno coupo de vin ounte vuejo un quicoumet d’aigo. Segound li rabin lou vin simbouliso la forço mai tambèn la rigour e lou jujamen, vaqui perqué i’apoundon un pau d’aigo coume signe de l’amour e de la gràci.


Alan Costantini


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LA FONTAINE DE VIE

Le vicomte Charles de Noailles qui avait aménagé un magnifique jardin dans le pays grassois disait : « La vie d’un jardin c’est l’eau : son utilité, sa sonorité, sa beauté. » Mais en Provence il n’y a pas que l’eau qui coule des fontaines, il y a parfois le vin.

La légende de Saint Gens affirme que le jeune montilien, retiré dans le vallon du Baucet, fit sourdre d’un rocher une source d’eau pure et une autre de vin pour offrir rafraîchissement et force à sa mère épuisée qui venait lui rendre visite. Soucieuse de tempérance la mère demanda à son enfant de tarir la source de vin : « Mon fils, lui dit-elle, il ne faut point laisser perdre inutilement les biens du ciel. Desséchez la fontaine du vin, qui deviendrait une source de malheur. »
Cet évenement peut paraître pittoresque mais il cache en réalité un sens plus élevé. En effet, tout cela nous renvoit au Golgotha, au coup de lance qui ouvrit le côté du Christ et d’où sortit du sang et de l’eau. Cette image appelée par la tradition « la Fontaine de vie », nous est présentée, à chaque messe, dans le calice où se mêlent le sang du Seigneur sous l’apparence du vin et un peu d’eau.

Au-delà du Christ nous pouvons remonter jusqu’aux pratiques du peuple de l’Ancien Testament. Aujourd’hui encore, le chef de famille juif, à chaque repas de chabbat, bénit une coupe de vin où il verse un soupçon d’eau. Selon les rabbins le vin symbolise la force mais aussi la rigueur et le jugement, voilà pourquoi on y ajoute une quantité minime d’eau comme signe de l’amour et de la grâce.

1 commentaire:

Michel Benoit a dit…

Je suis aussi très sensible aux fontaines et autres présences de l'eau.
Aujourd'hui, il y a encore des miracles : on voit parfois une fontaine qui coule...