lundi 28 février 2011

Nicola dal Falco : La rondine lettrice

.







La rondine lettrice


Sono giorni di caldo che i continui sospiri della gente rendono ancora più afosi.
Dal lago il vapore sale fino alle cime dei monti. La caligine rende ogni cosa più lenta e vana come se stessero per avverarsi i segni che aspettavamo. In questi momenti di calma e idiozia è la vanità a sfiorare spesso il bordo, colmando la misura, cosicché molti trovano l’occasione per morire.
Privato di colori e quasi cancellato nelle forme, il paesaggio si scopre più bello, di una bellezza sfuocata, intima, dove la precisione delle distanze ha lasciato il posto alla verità: evidenza tanto più temibile, perché appena accennata.
Forse, dipende da una maggiore dilatazione dei pori della pelle, dall’intenso scambio di liquidi con l’esterno.
C’è una certa somiglianza tra lo spettacolo del lago e la pagina del libro dove le parole e i fatti si rincorrono in una cornice bianca.
Le frasi stanno strette per dare corpo al racconto mentre intorno incalza un orizzonte mobile, circolare.
E se socchiudi gli occhi, allenti il muscolo, tutto sembra schizzare verso i bordi. Il piacere della lettura, quel battere la sella verso la conclusione del percorso, superando un ostacolo dopo l’altro, si trasforma in una deriva, con la velocità che decade verso destra o sinistra come dentro una spirale.
Attraverso l’aria carica d'umidità la luce si spande, un chiarore opaco che caccia via l’ombra mentre le cose sembrano riassorbirne l’alone.


***


Una piccola rondine col petto rosso, stanca di giravolte, si è posata sulla balaustra di ferro del terrazzo.
Se ne sta ferma, senza timore, a trenta centimetri di distanza. È come se un grumo d'inchiostro, un’elegante calligrafia, tenesse la linea dello sguardo che dal margine del foglio stampato va alla riva di fronte.
Solo il capo continua a girare di novanta gradi, da una parte e dall’altra, sostenendo una muta conversazione. Un tempo si credeva che i piccoli di rondine potessero riacquistare la vista anche dopo averne bucato gli occhi con un ago.
Ma chi potrebbe aver voglia di dimostrarlo?
Forse, il sadico aneddoto sulla vista delle rondini ha lo scopo di provocare un gesto, di capire il da farsi quando te ne ritrovi una quasi posata sul tuo libro.

Alla fine, decido che con il movimento continuo del capo vorrebbe spingermi a voltare pagina, arrivando in fondo alla descrizione del figlio del signore di Mesnilgrand, indomito comandante di cavalleria, radiato dall'esercito dopo Waterloo.
Culmine che trovo esattamente due pagine più in là (l’insistenza della rondine durava ormai da qualche secondo):
«Chi l’aveva visto una volta non lo dimenticava più.
«Incuteva rispetto, come tutti coloro che non chiedono più nulla alla vita; perché chi non chiede nulla alla vita è più in alto di lei, ed è lei allora che compie bassezze con noi».




fine agosto 1998




.

samedi 26 février 2011

Fernand Pelat : IEU PARE MOUN PAIS

.

Présentation de Serge Piemont - Baqui coumo lou poueto presento soun parla:

"Comme chaque région française, la région des Cévennes a un patois que mes aïeux lozériens parlaient, et qui malheureusement se perd. La langue d'Oc pouvait être déclinée en quatre grandes zones ayant chacune leurs variantes (Provencal, Languedocien, Gascon, Auvergnat). Les patois parlés du côté de la lozère sont des descendants de l'auvergnat, avec quelques similitudes avec le languedocien."

0+0+0




Paysage de Lozére
19ème français



IEU PARE MOUN PAIS



Abio set ou uech ons, a la pichioto escolo

Fasio lou cop de pounh per para uno drolo

Que lous antres efonts tustabou a cop de pes

Pertaque abio, pauroto, de pesouls dins lous piés



Perdeque fa pati aquelo magairouso

Mai s’abio de pesouls e se sentio la bouso

Poudio pas reproucha a sa traço de maïre

D’i beire qu'a mitat e de manca de flaire



Ero amistouseto e abio bono testo

A l’escolo, a l’ousta, ero toutjour modesto

De per elo balio mai que lou pistoulet

Que si moucabo d'elo; el, balio pas un pet.



Coumo fasio efont, per aquelo escouliero

Cerque brego am’ aquel que de nostro Louzero

Se trufo, lou caluc : me dis que de segur

per pourta uno letro, lou gral fai lou pourtur.



Dirai pas lou countrari, nostro terro es magro,

De sejo ou de froument douno praco de gro

Belèu dise pas noun, cha un pau mai susa

Per trabalha lou so, semena, recoulta...



Es per aco proubaple que nantres, de bon’ ouro

De nous tene al trabal, saben coussi e quouro,

Saben que cha ganha soun bieure, soun manja

Que las calhos roustidos tombou pas sons res fa.



Atabé la Louzero de sous efonts es richo

Soun er es so, soun blat fai toutjour bono micho

De mounde trabalhaire, ouneste, amistous,

Nostre païs es plé... d’ou dire soui urous.



De fa cala... quond pode aquel que nous afabro

Es un pichot trabal que fai pas beni chabro.

Bantres que set nascuts dinc aquel brabe nis

Faset coumo ieu fòu, parat nostre païs.




Fernand Pelat,
1987
dans "La Louzero, moun païs"



.

jeudi 24 février 2011

La parole à : Norbert Paganelli - poète corse !

.




Marsyas 2 donne la parole à un poète corse : Norbert Paganelli !


Pourquoi écris-tu de la poésie en langue corse ?


- L’important est que j’écrive de la poésie…Il se trouve que j’ai baigné très jeune dans un environnement où l’on parlait presque toujours corse et obligatoirement, cela laisse des traces. Par ailleurs j’aime à défendre ce qui est minoré, bafoué, ignoré. Tant qu’on me dira que ce n’est qu’une langue de pauvres bergers et qu’elle n’a pas de titre de noblesse, je tenterai de l’illustrer de mon mieux. le jour où on lui attribuera ses galons et sa casquette de maréchale, je pense que ce jour là, elle ne présentera plus d’intérêt pour moi.


Il y a dans ton propos quelque chose de subversif, d’insoumis…?

- Je crois fondamentalement que le poète est un insoumis et que, ne pouvant s’accommoder du monde tel qu’il est, il prêche obligatoirement la subversion mais non pour aboutir à un ordre pur et parfait qui ne serait jamais contestable, simplement parce que dans la subversion, les hommes donnent le meilleur d’eux-mêmes.


C’est assez curieux mais ce que j’ai pu lire de toi ne renvoyait pas cette image de subversion…

- Ce thème n’est pas obligatoirement toujours présent mais il transparaît plus ou moins….Il ne fait pas que transparaître lorsque j’écris (Chants aux Crêtes) :



Écrits lois
Croyance en la toute puissance des Grands
Revenons faire quelque chose
Avec une autre lumière

Il faut créer pour l’homme
Un chant de haute renommée
Un chant jamais entendu
Mais connu de tous
Un chant qui par lui-même chante
Sans besoin de grelots
Et autre fanfreluches

Nous verrons
Je vous l’assure
Flamber les châteaux
Et toutes les casquettes galonnées
Voici que coule ce matin
La fontaine indomptée

Il me semble que je suis clair…

Mais de quand date ce texte exactement ? C’est curieux on dirait qu’il évoque les récents événements qui agitent le Maghreb…

- L’ouvrage qui contient ce texte est sorti en mars 2008 et le texte a été écrit un an avant…Mais tu as parfaitement raison, on dirait qu’il évoque l’agitation qui a actuellement lieu de l’autre côté de la Méditerranée. Nous abordons là un autre aspect de la démarche poétique : cette sorte de voyance. Rimbaud et bien d’autres l’on dit et je confirme, le poète quand il respire l’air du temps, se projette dans un futur insondable dont il devine les contours sans les cerner vraiment. Oui j’ai eu le sentiment, au moment où j’écrivais ces vers que quelque chose d’important allait se passer, que le peuple, quelque part allait retrouver sa dignité en abattant des dirigeants corrompus.


Je veux bien mais pour l’instant le processus révolutionnaire qui secoue le Maghreb ne bouleverse pas fondamentalement la donne…Et puis est-ce ce n’était pas prévisible ?

- Qui l’avait prévu ? En tout cas ni le gouvernement français, ni même l’opposition et, bien entendu pas les gouvernements locaux…
Mais lorsque tu dis que ces mouvements ne modifient pas la donne….en es-tu si sûr ? Après la Tunisie et l’Egypte quels seront les autres pays limitrophes à être touchés ? Et…elle te semble si loin l’autre rive de la méditerranée ?
J’ai le sentiment que de nombreux bastions vont tomber, là, ici, partout car ces bastions que nous pensons invincibles sont en fait très friables (je cite le même texte) :


Le rocher n’est que poudre
Incertaine
Assez voisine du fer
Et de l’os décharné

Incendiaire oui
Mais divisible aussi
L’eau le vent
La caresse de l’homme
En arrivent à l’éroder


Si la caresse de l’homme peut éroder le rocher….que peut faire la colère humaine lorsqu’elle est multipliée ?


Ta poésie est donc beaucoup plus engagée qu’il n’y parait ?

- Elle n’est pas engagée pour un parti mais elle est engagée dans le sens où j’ai le sentiment qu’elle vient du peuple que l’on ne cesse de trahir et qu’elle n’a qu’une seule ambition : y retourner.


Tu veux dire du peuple corse ?

- Le peuple corse n’est que la partie visible de la grande humanité, le peuple des hommes. J’aime à croire qu’il est grand, libre et généreux car, sinon, en qui croire ?



Peuple
J’entends d’ici ta plainte
Ainsi que tes paroles
Toi qui frappes du pied comme un enfant
Toi qui te prends pour ta propre légende
Allons à compter de ce jour
Porter quelque chose de nouveau

Attendre était mon chant
Je n’ai rien fait pour l’abolir
Aujourd’hui une musique inconnue
Peut bien suffire
À faire s’enfuir les Rois




Marsyas 2
Fev. 2011



.

mardi 22 février 2011

Marie Masson : poésie




Dans mon abyme
Peuplé de frayeurs
Il est déjà trop tard,
Bien trop de cadavres,
En reliques,
...Sous les cendres de feux
Qui consument sans chaleur.
Fosse commune
D’embryons d’espérances,
Qui ne peuvent durer,
Loin d‘être viables,
Qui s’avortent
Spontanément à la vie,
Incompatibilités,
Qui ne s’accordent
Qu’à un autre temps,
Il était une fois,
Peut être,
En trompe-l’œil,
En abuse-cœur,
Recroquevillés,
On se plie,
En mille morceaux à la nuit tombée
Et au matin,
On se découvre froissée,
Quelque peu blessée,
A peine…



Texte & photo

Marie Masson

201
1
.

dimanche 20 février 2011

Te Deum laudamus - un idea di Albert Gardin

.





Oggi, verrà cantato in san Marco a Venezia :
Aujourd'hui, il sera chanté à la Basilique Saint Marc à Venise :



Te Deum laudamus:

te Dominum confitemur.
Te aeternum patrem,
omnis terra veneratur.

...Tibi omnes angeli,
tibi caeli et universae potestates:
tibi cherubim et seraphim,
incessabili voce proclamant:

"Sanctus, Sanctus, Sanctus
Dominus Deus Sabaoth.
Pleni sunt caeli et terra
majestatis gloriae tuae."

Te gloriosus Apostolorum chorus,
te prophetarum laudabilis numerus,
te martyrum candidatus laudat exercitus.

Te per orbem terrarum
sancta confitetur Ecclesia,
Patrem immensae maiestatis;
venerandum tuum verum et unicum Filium;
Sanctum quoque Paraclitum Spiritum.

Tu rex gloriae, Christe.
Tu Patris sempiternus es Filius.
Tu, ad liberandum suscepturus hominem,
non horruisti Virginis uterum.

Tu, devicto mortis aculeo,
aperuisti credentibus regna caelorum.
Tu ad dexteram Dei sedes,
in gloria Patris.

Iudex crederis esse venturus.

Te ergo quaesumus, tuis famulis subveni,
quos pretioso sanguine redemisti.
Aeterna fac
cum sanctis tuis in gloria numerari.

Salvum fac populum tuum, Domine,
et benedic hereditati tuae.
Et rege eos,
et extolle illos usque in aeternum.

Per singulos dies benedicimus te;
et laudamus nomen tuum in saeculum,
et in saeculum saeculi.

Dignare, Domine, die isto
sine peccato nos custodire.
Miserere nostri, Domine,
miserere nostri.

Fiat misericordia tua, Domine, super nos,
quem ad modum speravimus in te.
In te, Domine, speravi:
non confundar in aeternum


.

vendredi 18 février 2011

Puesia Corsa

.

Pour les 2 ans de Marsyas 2, la place a la poésie féminine & corse ... Longo Maï !!!



Fiuriscerà in core à i pueti,

A mazzuli di rime è puesia,

Da palisà i sonnii più sicreti
...
Cù parolle intricciate d'armunia,

Dolce cum'è u cantu di l'acelli,

Sì sintarà in bocca à i zitelli.

Ricuccarà per ogni muntagna,

A millaie di versi di paghjelle,

Di una fonte chì mai s'attagna,

E so parolle saranu candelle

E fresca cum'è l'acqua di a surghjente,

Sì sparghjerà inde a nostra mente.





.

mercredi 16 février 2011

Ive Gourgaud : Sur les traces du « felibre de Ceto »

.






Ive Gourgaud fait honneur à Sète & à un des premiers écrivains sétois, qui écrivait en cévenol, mais aussi en sétois !!!


0+0+0


Sur les traces du « felibre de Ceto »


La connaissance de nos littératures d’oc passe souvent par la résolution d’énigmes identitaires : qui se cache derrière tel ou tel pseudonyme ? Il existe certes une liste de ces pseudonymes avec les noms véritables de leurs utilisateurs (par P. Noguier : Lis escais-noum ; li patrounime dis escais-noum, étude publiée par La France Latine), cependant elle est bien loin d’être complète, en particulier pour la littérature cévenole …

Mais pourquoi, si on recherche des auteurs cévenols, s’intéresser à un « felibre de Ceto » ? Les Cévennes linguistiques s’arrêtent un peu au sud de Sommières dans le Gard, et personne n’a jamais voulu annexer Sète aux Cévennes… Au départ, il s’agit d’une lecture du Cacho-fio de 1882, ou plus exactement de son Ensignadou : aux pages 19 et 46, deux poèmes signés de ce pseudonyme « felibre de Ceto » sont donnés comme écrits en « cevenòu », ce qui a bien évidemment attiré mon attention. Mais la lecture des textes m’avait laissé sur ma faim : le second est carrément écrit en provençal rhodanien, et le premier n’a pas l’apparence d’une publication très fidèle, vu qu’on y trouve au début des formes en B (noubelo, biouletos) mais par la suite des formes en V (verdejo, viro, veritat, veire, vivo). Pour moi, au début, ce « felibre de Ceto » n’avait de cévenol que l’affirmation de la Table des matières. Pourtant, à y bien réfléchir, les braves prêtres et félibres qui dirigeaient la revue n’avaient pas pu inventer cette qualification, et si le mot « cevenòu » ne semblait guère s’appliquer à la langue, peut-être (ou sans doute) s’appliquait-il à l’auteur ? Il y avait donc à Sète, dans les années 1880, un félibre d’origine cévenole, et assez fier de cette origine pour la revendiquer. Mais qui était-ce ?

C’est la découverte (et la publication récente, Editions Aigo Vivo 2011) d’un manuscrit du poète alésien Elie Merle qui m’a mis sur la voie, très directement : un de ses poèmes (page 14 de notre édition) est dédié « au brave cambarado Castelnau, de Ceto »


Et voilà le mystère résolu ! Il suffit de consulter le dictionnaire de Fourié pour voir les éléments du puzzle se mettre en place : Joseph Henri Castelnau est né à Montpellier en 1848, mais il sera « entrepreneur à Sète, président de l’Escolo de Ceto, créateur du groupe Las Abelhas cetòrias (1896) ». Ceci suffit à expliquer son pseudonyme de « felibre de Ceto », qui n’était signalé ni par Noguier (qui signale deux autres pseudonymes de Castelnau : « lou Felibre dau Ratatet » et « Cabiscòu de l’Escolo de Ceto », ce qui est d’ailleurs plus un titre qu’un pseudonyme) ni par Fourié qui ne signale que le premier de ces pseudonymes.

Par ailleurs, on apprend que Castelnau est mort à Ganges en 1902 : on peut donc supposer qu’originaire de cette ville cévenole, il est revenu y passer ses dernières années… Et si l’on reprend maintenant le premier texte du « felibre de Ceto » dans Lou Cacho-fio, on pourra admettre qu’il reflète peu ou prou le parler gangeois qui semble hésiter entre B et V, étant situé entre le dialecte occidental cévenol qui dit B (comme le montpelliérain voisin) et le cévenol méridional qui dit V…

Il reste à lire les œuvres de Castelnau, un auteur bien oublié malgré deux imposantes publications, l’une et l’autre intitulées « La courouna pouetica dau Lengadoc » : la première (Ma dinieirola), imprimée en 1887 à Montpellier, compte plus de 670 pages de poèmes en édition bilingue ; la seconde, que je n’ai pas encore pu consulter, compte 825 pages : c’est Lian de pensadas, éditée en 1894… à Alès. On voit que les liens cévenols continuent de s’affirmer, et on suppose que, retiré sur ses terres cévenoles de Ganges, Castelnau a eu à cœur de confier à la capitale des Cévennes l’impression de ses dernières œuvres.



Si l’on parcourt la Dinieirolo, on se rendra compte immédiatement que la langue des textes est très nettement cévenole, semblable en tout point, ou presque, à celle de l’abbé Favre au siècle précédent (voir à ce sujet notre étude sur la langue de Favre : Grammaire cévenole, 4e partie, les dialectes , pages 39-44). En particulier, on trouvera chez Castelnau ce qui est un des marqueurs les plus nets de la langue cévenole, à savoir l’emploi (contrairement au montpelliérain et au « languedocien ») de formes contractées de l’article féminin pluriel : AS mans (page 6), DAS flous (page 12), AS pus bellas niochs, etc.

Quand aux thèmes traités, ils nous confirment eux aussi l’attachement de Castelnau au pays cévenol et à ses écrivains : il va dédier deux poèmes à Léontine Goirand, la belle félibresse alésienne, et on se rappelle que le félibre alésien Elie Merle lui a dédié à son tour un poème pour le remercier de l’envoi de la Dinieirola, envoi réservé aux amis proches puisque l’ouvrage n’avait été tiré qu’à 300 exemplaires. Ganges apparaît aussi plusieurs fois dans les poèmes de Castelnau.

Le pays de Ganges, qui pouvait déjà s’ennorgueillir d’être la patrie de Fabre d’Olivet, nous donne ainsi un autre écrivain de taille et de talent, huguenot lui aussi si l’on en croit le poème Lou pache evangelic, qu’il dédie « à Moussu lou Pastour Benouèt-Leenhardt ».

Je fais appel aux lecteurs de Marsyas2 pour me fournir des renseignements bibliographiques et biographiques supplémentaires (j’ai pour base les données de Fourié 2009) ; la consultation de La France Latine n° 122 de 1996 devrait se révéler utile voire précieuse, mais je n’ai que les n° 121 et 123 ! En particulier, tout renseignement sur le second grand ouvrage, « Lian de pensadas » sera accueilli avec reconnaissance : vers, ou prose ? édition bilingue ?, etc.


Pour me contacter : ive.gourgaud@orange.fr


.

lundi 14 février 2011

P. Berengier : Marseille d’Altovitis

.



Marseille d’Altovitis
uno grando marsiheso óublidado

Soun pichot noum, Marseille, es pulèu rare e soun astrado tambèn ! Marseille d’Altovitis vo d’Altoviti mouriguè à 29 an mai avié agu lou tèms de veni la mai presado dis « inteleitualo » marsiheso dóu siècle XVI. Li Marsihés l’adouravon e li pouèto sestian (à l’entour de Malherbe) ié pourtavon respèt.

Sa maire que tiravo de la nauto noublesso bretouno, èro « Fille demoiselle » dins l’« Escadron Volant » de Catarino de Medicis e fuguè, un tèms, la mestresso dóu du d’Anjou, lou futur Enri III. Maridè, en segóundi noço, un Prouvençau, Felip Altoviti, capitàni di galèro, que tiravo d’uno famiho flourentino celèbro. Ero lou fiéu de Fouquet d’Altoviti e d’Ano de Casaulx. Enri III lou faguè, pèr soun maridage, comte de Castelano e la novio reçaupeguè, elo, la segnourié de Bèumount.

Aguèron quatre enfant qu’uno ié meteguèron « Marseille », un privilègi di rare d’aquéu tèms, que l’óutenguèron bonodi soun ouncle avoucat de la vilo. Lou peirin èro Carle de Casaulx, lou « ditatour » e ligaire.

Aquelo chato, Marseille, escrivan recouneigudo, participè à laproumiero obro estampado à Marsiho en 1595, lis « Obros e rimos » de Bellaud de la Bellaudiero qu’espeliguèron coume un brulot pèr la Franço. Verai qu’aquelo estamparié municipalo, avié pèr toco d’espandi de tèste dedica à la « République Marseillaise », souto la beilié de Casaulx.

Quouro lou du de Guiso, prenguè Marsiho après l’assassinat de Casaulx, Marseille d’Altovitis venguè sa mestresso e la proumiero damo de la vilo. Trevavo alor li saloun dóu gouvernour de Prouvènço. Pourtavo de vièsti d’or e largavo de presènt à la poupulacioun. Li Marsihes l’amavon e la badavon. Mai quouro lou du la laissè de caire, amè mies de se retira.

La seguido, la trouban dins la « Vie de Rancé », de Chateaubriand « La belle Châteauneuf accoucha en Provence d’une fille, qui fut tenue sur les fonts de baptême par la ville de Marseille. [...] Sa fille, Marcelle ( ! ) de Castellane, fut laissée sur la grève de Notre-Dame de La Garde comme une alouette de mer. Ce fut là que le duc de Guise, fils du Balafré, la rencontra. […] Il s’était emparé de Marseille pour Henti IV, et il portait le nom de Guise.

Marcelle de Castellane lui plut; elle-même se laissa prendre d’amour: sa pâleur, étendue comme une première couche sous la blancheur de son teint, lui donnait un caractère de passion. A travers ce double lis transpiraient à peine les roses de la jeune fille. Elle avait de longs yeux bleus, héritage de sa mère. Elle dansait avec grâce et chantait à ravir, mais, élevée avec les flots, elle était indépendante. Elle s’aperçut que le duc de Guise commençait à se lasser d’elle ; au lieu de se plaindre, elle se retira. L’effort était grand; elle tomba malade, et comme elle était pauvre, elle fut obligée de vendre ses bijoux. Elle renvoya avec dédain l’argent que lui faisait offrir le prince de Lorraine: « Je n’ai que quelques jours à vivre, dit-elle: le peu que j’ai me suffit. Je ne reçois rien de personne, encore moins de M. de Guise que d’un autre. » [...] Les calculs de Marcelle étaient justes; on ne lui trouva rien; elle avait compté exactement ses heures sur ses oboles; elles s’épuisèrent ensemble. La ville, sa marraine, la fit enterrer. Trente ans après, en fouillant le pavé d’une chapelle, on s’aperçut que Marcelle n’avait point été atteinte du cercueil: la noblesse de ses sentiments semblait avoir empêché la corruption d’approcher d’elle. Lorsque le duc de Guise partit pour la cour, Marcelle, qui possédait deux lyres, composa l’air et les rimes de quelques couplets, paroles de poésie et de langueur, voix d’un rêve oublié, chagrin d’un songe:

« Il s’en va, ce cruel vainqueur,
Il s’en va, plein de gloire;
Il s ‘en va, méprisant mon coeur,
Sa plus noble victoire.
Et malgré toute sa rigueur
J’en garde la mémoire.
Je m’imagine qu’il prendra
Une nouvelle amante. »

Maudespié l’amour que ié pourtavon li Marsihés, la vilo n’en gardo pas memòri. Ges de felen dirèit mai uno branco de la man de sa sorre. La segnourié de Bèumount dispareiguè en 1903, chabido pèr la vilo. Rèsto que li quartié de Bos Lou Mèstre e de Bèumount e dos carriero vers lis Lèio de Meilhan pèr ramenta sa memòri.


P. Berengier


.

samedi 12 février 2011

Alan Broc : Ive Gourgaud, editour, autour e poueto

.



Ive Gourgaud,
editour, autour e poueto


per Alan Broc



Editour, Ive Gourgaud es també l'autour de nouvèlos estra-ourdinàrios coumo "Lou sang di diéu" e de pouèmos. Maugrat qu'es Velaien d'ourigino e Cevenòu d'adoupciou dempuèi plô loungtemp, o chausi d'escriéure en prouvençau mistralen.
Escriéu també de pouèmos. Ne vaqui dous, un de l'estiéu, un de l'ivèr:




Fasié un soulèu de passa miejour.
Au founs dóu camin, is ouro alassado,
Un aubre dreissa contro la calour
Nous pourgissié d'oumbro à bèlli brassado.

Quand l'escabot quitavo lou vilage
S'enanavo blanc souto la tafour.
Li paret 'mé li pradello alentour,
Lou pan, tout sentié à l'amountagnage.

De tout acò rèn nous es óublida,
Mai lou cèu que soulian vèire tant blu
Aro vestis la coulour di pradas

A jour fali: coume uno vièio porto
Qu'aurien barrado, coume uno font morto
Entre l'óulivié e lou camin brun !

L’ivèr e la nèu. Pèire Biron se planhio de la nèu. Li vezio jis de pouesìo. Escriguè : « Mès agueitamé aquello mountogno del Tsantal abar, coume es laida am sa tsamiso blontso ». Lis auvirnhats eimou pas la nèu, chau crèire que li velaiencs tampauc. Eici, la nèu es bessai la metaforo de chicom mai :



Toumbo de nèu sus li cubert, sus li banc.
Lou tèms s'espandis, l'auro escafo la duno
E li pas soun pèr passa. Moun païs blanc
S'envai à cha pau, à partiero s'esgruno.

Toumbo de nèu, toùti li font saran blanco.
Li pas, ounte an passa ? L'auro lèvo un fum
D'espumo frejo eilai. Un cubert s'escranco
E degun lou saupra. Li pas soun perdu

Qu'anavon de l'oustau fin-qu'à la cumino
L'auro lis escafè. L'ivèr que camino
Semeno soun areno pèr lou païs,

Coume uno espumo de tèms, o de misèri.
Es d'aule èstre au mounde eici subre ma terro
Quouro la niue, blanco de nèu, s'espandis.




Alan Broc
Février 2011



.

jeudi 10 février 2011

S. A. Peyre : LOU JARDIN

.


C. Monet
Jardin



0+0+0


LOU JARDIN...


Lou jardin de l'enfanço es un jardin sauvage
De mióugrano esclatado e de chartrouso en flour.
S'après mié-siècle ié fasiéu un roumavage,
Ié troubariéu plus rèn qu'un estras de labour.

L'aigo, pèr un rigòu, ié venié de la servo;
I'avié de roussignòu perdu dins li ciprès,
D'abiho, de tavan, un pous, de vièii gerlo,
E moun estounamen. Li destrùssi l'an pres.

Lou jardin de l'enfanço es uno mescladisso
De dos orto qu'aviéu à moun coumençamen;
L'autro dins l'abandoun enca s'emparadiso,
Uno morto belèu ié trèvo tendramen;

Dins aquelo un lausié sus lou pous oumbrejavo,
— Mai sabiéu rèn alor di nerto, di lausié.
L'an cremavo en avoust e pièi se refrejavo.
Moun silènci d'enfant, i'avié res que l'ausié.




S. A. Peyre
1947

.

mardi 8 février 2011

Mistral : La genèsi - Lou paradis terrèstre.

.



Lucas Cranach,
le paradis terrestre,
1536




CHAPITRE II : Lou paradis terrèstre.



1. Ansin fuguèron acaba li cèu e la terro, emé tout ço qu’an de bèu.
2. E Diéu coumpliguè soun obro au jour seten; e, lou jour seten, se repausè de touto l’obro qu’avié facho.
3. E benesiguè lou jour seten, e lou santifiquè; dóumaci, aquéu jour, avié fini de travaia à la creacioun que s’èro di de faire.
4. Vès-aqui coume lou cèu e la terro s’engendrèron, quand fuguèron crea, au jour que lou Segne Diéu faguè cèu e terro,
5. Emé touto aubriho de champ, avans que de terro sourtiguèsse, e touto erbo dóu terradou, avans que jitèsse gre: car lou Segne Diéu avié pancaro fa plòure sus terro, e d’ome n’i’avié gens pèr fatura la terro.
6. Mai de la terro mountavo uno font d’aigo, arrousant de la terro la superficio entiero.
7. Adounc lou Segne Diéu fourmè l’ome de la limo de la terro, ié boufè dins la caro l’alen de la vido, e l’ome fuguè fa em’ uno amo vivènto.
8. Mai lou segne Diéu avié planta, d’en-proumié, un jardin de delice, ounte meteguè l’ome qu’avié fourma.
9. E lou segne Diéu coungreiè de terro touto meno d’aubre bèu à vèire e plasentié pèr la frucho: emé l’Aubre de la Vido au mitan dóu paradis, e l’Aubre de la Sciènci dóu bèn e dóu mau.
10. E d’aquéu liò de delice, un flume n’en sourtié pèr arrousa lou paradis, e se despartissié en quatre branco.
11. La proumiero, ié dison lou Fisoun: qu’encenturo la terro d’Evilat, ounte nais l’or;
12. E l’or d’aquelo terro es lou meiour: aqui peréu atrovon lou bedèlli, emé la pèiro d’ònis.

13. Lou noum dóu segound riéu es lou Gehoun: es éu que cencho tout lou terraire d’Etioupìo.
14. Lou noum dóu riéu tresen es lou Tigre, que vai vers lis Assirian, e lou riéu quatren es l’Éufrato.
15. E ‘m’ acò lou Segne Diéu prenguè l’ome, e lou meteguè dins lou paradis terrèstre, pèr que lou faturèsse e lou gardèsse.
16. E i’óusservè aquesto recoumandacioun: “De tout aubre fruchau dóu paradis, manjo-n’en.
17. Mai de l’Aubre de la Sciènci dóu bèn e dóu mau, n’en manges gens: car quouro que n’en manges, mouriras de mort.”
18. Lou Segne Diéu diguè tambèn: “Es pas bon que l’ome siegue soul; fasen-ié ‘no ajudo semblablo à-n-éu. ”
19. Aguènt fourma, lou Segne Diéu, tout lou bestialun de terro e tout l’aucelun dóu cèu, lis aduguè à-n-Adam, pèr que veguèsse coume li noumarié, e que lou noum que reçauprié d’Adam, chasque bestiàri lou gardèsse.
20. E Adam dounè si noum à tóuti lis animau, e à tout l’aucelun dóu cèu e à tóuti li bèsti de la terro; mai n’avié gens trouva d’ajudo que siguèsse à-n-éu semblablo.
21. Adounc lou Segne Diéu endourmiguè Adam, e quand fuguè endourmi, ié tirè uno de si costo, e atapè la plago emé de car.
22. E de la costo qu’avié tirado à-n-Adam, lou Segne Diéu n’en bastiguè ‘no femo; e l’aduguè davans Adam.
23. E Adam diguè: “Acò ‘s aro l’os de mis os e la car de ma car; aquesto s’apelara Oumenenco, per-ço-que s’es tirado de l’Ome.
24. Amor d’acò l’ome quitara soun paire, emai sa maire, e s’estacara à sa femo; e saran dous en uno car.
25. E l’un emai l’autre èron nus, valènt-à-dire Adam e sa mouié: e noun avien vergougno.





.

dimanche 6 février 2011

Enri Vaschalde : VENÈ DEMAN !

.

Un extrait de l'Armagna Cevenou 2011 - produit par notre ami Ive Gourgaud


0+0+0




VENÈ DEMAN !

Dilus passa, venguès me dire
Que voulias, per voste Journal,
Quicom en potouès, per fa rire.
Ma fe, per un pariè traval,
Sus lou moumen vous refusère ;
Après avé sounda, pourtant :
Li tenè doun[c] bièn ? vous diguère,
Co’s entendu ! Venè deman !

Venè deman ! Fino replico
Emplegado per tout poïs !
Dei cobinet à la boutico,
L’om n’entend qu’acò, mous amis !
Voulè d’argen[t], voulè de plaços ?
Avè beson d’un cop de man ?
Qué de mounde de toutos raços
Vous respoundron : Venè deman !

Onton, per fa crousa ma talho,
Me mancavo re qu’un escu[t] ;
Per manleva ‘quelo foutralho,
M’envau tout drei vès lou Moussu.
Noste bourjouès fai la grimaço,
Viro, tussi, freto sei man
E me di, d’un èr bounifaço :
Uèi, puode pas... venè deman !

Regarda-m’ aquel fassiounable,
Tout poumada dei chap ei foun :
Fai uno poussèiro de diable
Dins soun abit de fanfaroun.
Mè quand Forgiè -dès fes per uno-
Li demando cincanto franc,
Lou drole li di : Cacho-pruno !
Uèi, toumbà mau... venè deman !
Escouta-me, jouino filheto :
Se jamai, lou souèr, un garçou
Vous di : Anen à la guingueto,
Parlaren un pau toutes dous,
Sià pas tant simplo de lou creire,
Planta-lou, foutè-me lou camp ;
Disè-li : Ieu, ame de reire,
Mè uèi, bon-souèr ! Venè deman !

L’autre jour, un paure malaute
S’alassè de soun medeci
E se diguè : Fòu que me trate
Chaco jour en beven[t] de vi !
Graço à sa nouvèlo tisano,
Dins uet jours fuguè bièn-pourtant :
Uèi, quand lou doutur li reclamo
D’argen[t], iel di : Venè deman !

Avèn eici fuorço persounos
Que d’ami manlèvoun lou noum :
Vous uèfroun l’or à bèlos soumos,
Surtout quand n’avè pas besoun.
Mè se, dinc un jour de misèro,
Lious anà demanda cinc franc,
Mai d’uno di : Moun chèr, ma chèro,
Uèi, n’ei pas, mè... venè deman !

Veici la grando Cavalcado
Que lous joùnoi gen[t]s d’Oubena
On agu la buono pensado
De faire, per la charita.
Vesè tout aquélous questaire ?
Per lous paures cèrcoun de pan !
Quand vous tendron la man, pechaire,
Lious disia pas : Venè deman !

( Enri Vaschalde de Largentièiro )


0+0+0
(Aqueste pouemo es tira de l'Armagna Cevenou 2011 - per lou croumpa, costo 5 Euro franco per chèque A L'ORDRE DE: Yves Gourgaud, 56 av du 8 mai, 30520 St Martin de Valgalgues)


© Yves Gourgaud


.

vendredi 4 février 2011

J.-L. ALIBERT : L'AIGAT

.



MARCEL LOU COUMPAGNOU
(Suite)

Scèno de l'Aigat de 1861
AOUTUR J.-L. ALIBERT, de Rococourbo,
Courounat à Beziers en 1859 per un aoutre pouème patés,
LA FOUN DE SILOE
Prex d'aqueste : 25 c.
SE BEND, AL BENEFICI DAS OUBRIÉS,
A CO DE M. MOUNTPELLIER, Marxand de libres à Castros
E de toutes lous aoutres libraris dal departoment.
____________
1863




L'AIGAT
.

Mès qu'aousissi ? qun brux ! tout lou mounde es en l'aire.
La rebièiro s'asoundo : un aigat ! un aigat !
L'Agoût es uno mar ; se creis encaro gaire,
Dins l'affa d'un moument lou bilaxe es negat.
Et la rebièiro creis, creis touxoun, es affrouso,
Xamai s'èro pas bist pareillo inoundatiou ;
De su l'anto dal pount l'aigo dexa se pouso ;
Pertout l'esfrai, lou dol et la desoulatiou.
Moun Dious, quant de malhurs aquel aigat carrexo !
Quant de prouxets engats dins l'aigo de l'Agoût !
Quant de mounde sans pa, sans abric, sans esplexo !
Et baste encaro, baste aqui souguesso totu.
Sabez lou brux que fa lou mounde un xoun de fièiro ?
Abez sans doute aousit aquel brounzinadis.
Sabez coussi, quand ploou, dins uno fourniguièiro
Trotou las afourmics, poble boulegadis ?
Eh be, tout lou bilaxe en foulo se boulego ;
Tout camino su'l pount, et n'es pas sans rasou ;
Un xouin' home es aqui tout raxent de susou
Que crido tant que pot : uno droll se nego !
Paouro drollo ! al moument de s'en tourna à l'oustal,
Countento de soun faix de menut broucatal,
Dins la plano de l'îlo, abal, lèn dal bilaxe,
L'aigo que touxoun creis yé barro lou passaxe,
Mudo de desespèr, l'ancouro de salut
Es d'escarra, se pot, su l'albre ramelut
Qu'un miracle dal cel a mes à sa pourtado.
Tres cops xusqu'al brancat es gayrebé mountado,
Et tres cops, al moument que toco lou brancat,
Tres cops tourno toumba; las forços y'oou manquat.
Paouro drollo ! quand bèi qu'aici tout l'abandouno,
Lèbo lous èls al cel, à l'albre se crampouno,
Et l'Agoût a bel creisse, escuma, l'englouti ;
De rouls entiès oou bel, en passent, l'espouti,
A l'albre de salut sas mas sou clabelados.
Tres houros oou sounat loungos coumo d'annados,
Y a tres houros dexa qu'es dins aquel estat,
Dempèi qu'aquel tourment per elo a coumençat.
Oh ! que fenio, que fenio
Aquelo mourtalo agounio !
Pulèou la mort qu'aquel tablèou :
Que fenio, n'es pas trop lèou.
Tres houros de countun dins un' aigo glaçado ;
Tres houros de countun amm' aquelo pensado :
L'aigo creis, creis touxoun ; aro me mounto al col ;
Aro m'accoumpelis ; aro la nèit arribo ;
Aro l'albre, en toumbent, m'engloutis touto bibo.
D'y pensa souloment y'a de qué beni fol.....



0+0+0


Transcription & idée de publication : Alan Broc ( janvier 2011)

OURTOUGRÀFIO

Ei gardat l’ourtougràfio d’ourigino per lei letros, pas peis accents grafiques. Èi sounque suprimats de "é" e de "ï" trop inutils deïn de mots coumo : "béni, espéra","aïci"....

LENGO

Coumo la qualitat de voucabulàri es excepciounalo me sèi permés atabé de redreissa dous francismes:
- èi escrit "natural" ounde i avio escrit "naturel"
- èi escrit " boux" e "millo bouses" onde i avio "bouès" e "millo boises"
Lou x represinto eici la letro j, g, de cops la letro ch, e se prounoùncio /ts/ dien lou parla de Rococourbo (al nord èst de Castros)


.

mercredi 2 février 2011

Nicola Dal Falco : M come Maremma, malaria … madre

.

Le mois de février est un mois spécial, c'est le mois-anniversaire de Marsyas 2, quand bien même ses seules 2 années d'existence Marsyas 2, notre, votre blog-revue s'enorgueillît de débuter sa publication mensuelle par cette nouvelle en italien, de Nicola del Falco. Il nous parle d'une région qui m'est chère où je vécus, il y a plus de 20 ans, mais aussi de l'histoire de l'Italie...

Bonne lecture

Sèrgi G.



0+0+0+0+0


N Dal Falco : all'orizzonte
(2010)



M come Maremma, malaria … madre


Maremma e malaria iniziano ambedue con “ma”, il primo suono che pronuncia il bambino, formula onomatopeica in cui è racchiuso il gesto di suggere il latte materno, di poppare. La parola mamma ripete e soddisfa la fame del neonato, l'attaccamento alla fonte di vita.
Leopoldo II decise di affrontare un viaggio in Maremma per vedere, per rendersi conto di persona. Come un buon padre, volle sapere in che condizioni vivevano i sudditi, figli suoi e di questa terra che ne nutriva le speranze e le paure.

Anche mare inizia con la “m”, dodicesima lettera dell'alfabeto latino che attraverso il greco risale al fenicio dove aveva la forma di una linea ondulata con un tratto finale più lungo. Simboleggiava le onde dell'acqua (mem). Il termine maremma deriva da maritima, neutro plurale dell’aggettivo maritimus; qualcosa che ha una stretta connessione con il mare. Il vocabolario va al sodo e alla voce maremma ci dà un’immagine completa in ogni dettaglio: conformazione paludosa delle coste quando è troppo debole l’azione del mare. Preciso, quasi imbarazzante. La debolezza del mare e l’abbandono della terra! Un dolce strazio, fato e tenerezze geologiche.

E ancora – coniugando questo abbracci accennato alla solitudine, al tempo, allo spazio vuoto – dal tardo latino approda l’espressione semplice, sonora: loca mari vicina, luoghi vicini al mare che ne respirano il vento.
Prima del 1250, il poeta Cielo d’Alcamo scriveva mare al posto di madre, dandoci senza pretesa alcuna la chiave che cercavamo e che i miti ripetono fino alla nausea. Tutto nasce dal mare e tutto vi fa ritorno.
È il campo mutevole del destino: morte, rinascita, perpetuo divenire.
La prima menzione scritta della maremma risale al Medioevo, nel 762, «in loca maritima ubi vocitator ad casale Episcopi». Una semplice annotazione geografica, un banale indirizzo mentre più di settecento anni dopo, Martin Sanudo ci informa che «il marchese di Ferara ha mandato in mariema di Siena a comprar animali per condurli a Ferara per far carne».
Far carne non si dimentica facilmente, è un cazzotto nello stomaco. Chi aspettava a Ferara, chiedeva come quelli in mariema. Tutti cercano un buon duca.


Nicola Dal Falco

.