Marseille d’Altovitis
uno grando marsiheso óublidado
uno grando marsiheso óublidado
Soun pichot noum, Marseille, es pulèu rare e soun astrado tambèn ! Marseille d’Altovitis vo d’Altoviti mouriguè à 29 an mai avié agu lou tèms de veni la mai presado dis « inteleitualo » marsiheso dóu siècle XVI. Li Marsihés l’adouravon e li pouèto sestian (à l’entour de Malherbe) ié pourtavon respèt.
Sa maire que tiravo de la nauto noublesso bretouno, èro « Fille demoiselle » dins l’« Escadron Volant » de Catarino de Medicis e fuguè, un tèms, la mestresso dóu du d’Anjou, lou futur Enri III. Maridè, en segóundi noço, un Prouvençau, Felip Altoviti, capitàni di galèro, que tiravo d’uno famiho flourentino celèbro. Ero lou fiéu de Fouquet d’Altoviti e d’Ano de Casaulx. Enri III lou faguè, pèr soun maridage, comte de Castelano e la novio reçaupeguè, elo, la segnourié de Bèumount.
Aguèron quatre enfant qu’uno ié meteguèron « Marseille », un privilègi di rare d’aquéu tèms, que l’óutenguèron bonodi soun ouncle avoucat de la vilo. Lou peirin èro Carle de Casaulx, lou « ditatour » e ligaire.
Aquelo chato, Marseille, escrivan recouneigudo, participè à laproumiero obro estampado à Marsiho en 1595, lis « Obros e rimos » de Bellaud de la Bellaudiero qu’espeliguèron coume un brulot pèr la Franço. Verai qu’aquelo estamparié municipalo, avié pèr toco d’espandi de tèste dedica à la « République Marseillaise », souto la beilié de Casaulx.
Quouro lou du de Guiso, prenguè Marsiho après l’assassinat de Casaulx, Marseille d’Altovitis venguè sa mestresso e la proumiero damo de la vilo. Trevavo alor li saloun dóu gouvernour de Prouvènço. Pourtavo de vièsti d’or e largavo de presènt à la poupulacioun. Li Marsihes l’amavon e la badavon. Mai quouro lou du la laissè de caire, amè mies de se retira.
La seguido, la trouban dins la « Vie de Rancé », de Chateaubriand « La belle Châteauneuf accoucha en Provence d’une fille, qui fut tenue sur les fonts de baptême par la ville de Marseille. [...] Sa fille, Marcelle ( ! ) de Castellane, fut laissée sur la grève de Notre-Dame de La Garde comme une alouette de mer. Ce fut là que le duc de Guise, fils du Balafré, la rencontra. […] Il s’était emparé de Marseille pour Henti IV, et il portait le nom de Guise.
Marcelle de Castellane lui plut; elle-même se laissa prendre d’amour: sa pâleur, étendue comme une première couche sous la blancheur de son teint, lui donnait un caractère de passion. A travers ce double lis transpiraient à peine les roses de la jeune fille. Elle avait de longs yeux bleus, héritage de sa mère. Elle dansait avec grâce et chantait à ravir, mais, élevée avec les flots, elle était indépendante. Elle s’aperçut que le duc de Guise commençait à se lasser d’elle ; au lieu de se plaindre, elle se retira. L’effort était grand; elle tomba malade, et comme elle était pauvre, elle fut obligée de vendre ses bijoux. Elle renvoya avec dédain l’argent que lui faisait offrir le prince de Lorraine: « Je n’ai que quelques jours à vivre, dit-elle: le peu que j’ai me suffit. Je ne reçois rien de personne, encore moins de M. de Guise que d’un autre. » [...] Les calculs de Marcelle étaient justes; on ne lui trouva rien; elle avait compté exactement ses heures sur ses oboles; elles s’épuisèrent ensemble. La ville, sa marraine, la fit enterrer. Trente ans après, en fouillant le pavé d’une chapelle, on s’aperçut que Marcelle n’avait point été atteinte du cercueil: la noblesse de ses sentiments semblait avoir empêché la corruption d’approcher d’elle. Lorsque le duc de Guise partit pour la cour, Marcelle, qui possédait deux lyres, composa l’air et les rimes de quelques couplets, paroles de poésie et de langueur, voix d’un rêve oublié, chagrin d’un songe:
Sa maire que tiravo de la nauto noublesso bretouno, èro « Fille demoiselle » dins l’« Escadron Volant » de Catarino de Medicis e fuguè, un tèms, la mestresso dóu du d’Anjou, lou futur Enri III. Maridè, en segóundi noço, un Prouvençau, Felip Altoviti, capitàni di galèro, que tiravo d’uno famiho flourentino celèbro. Ero lou fiéu de Fouquet d’Altoviti e d’Ano de Casaulx. Enri III lou faguè, pèr soun maridage, comte de Castelano e la novio reçaupeguè, elo, la segnourié de Bèumount.
Aguèron quatre enfant qu’uno ié meteguèron « Marseille », un privilègi di rare d’aquéu tèms, que l’óutenguèron bonodi soun ouncle avoucat de la vilo. Lou peirin èro Carle de Casaulx, lou « ditatour » e ligaire.
Aquelo chato, Marseille, escrivan recouneigudo, participè à laproumiero obro estampado à Marsiho en 1595, lis « Obros e rimos » de Bellaud de la Bellaudiero qu’espeliguèron coume un brulot pèr la Franço. Verai qu’aquelo estamparié municipalo, avié pèr toco d’espandi de tèste dedica à la « République Marseillaise », souto la beilié de Casaulx.
Quouro lou du de Guiso, prenguè Marsiho après l’assassinat de Casaulx, Marseille d’Altovitis venguè sa mestresso e la proumiero damo de la vilo. Trevavo alor li saloun dóu gouvernour de Prouvènço. Pourtavo de vièsti d’or e largavo de presènt à la poupulacioun. Li Marsihes l’amavon e la badavon. Mai quouro lou du la laissè de caire, amè mies de se retira.
La seguido, la trouban dins la « Vie de Rancé », de Chateaubriand « La belle Châteauneuf accoucha en Provence d’une fille, qui fut tenue sur les fonts de baptême par la ville de Marseille. [...] Sa fille, Marcelle ( ! ) de Castellane, fut laissée sur la grève de Notre-Dame de La Garde comme une alouette de mer. Ce fut là que le duc de Guise, fils du Balafré, la rencontra. […] Il s’était emparé de Marseille pour Henti IV, et il portait le nom de Guise.
Marcelle de Castellane lui plut; elle-même se laissa prendre d’amour: sa pâleur, étendue comme une première couche sous la blancheur de son teint, lui donnait un caractère de passion. A travers ce double lis transpiraient à peine les roses de la jeune fille. Elle avait de longs yeux bleus, héritage de sa mère. Elle dansait avec grâce et chantait à ravir, mais, élevée avec les flots, elle était indépendante. Elle s’aperçut que le duc de Guise commençait à se lasser d’elle ; au lieu de se plaindre, elle se retira. L’effort était grand; elle tomba malade, et comme elle était pauvre, elle fut obligée de vendre ses bijoux. Elle renvoya avec dédain l’argent que lui faisait offrir le prince de Lorraine: « Je n’ai que quelques jours à vivre, dit-elle: le peu que j’ai me suffit. Je ne reçois rien de personne, encore moins de M. de Guise que d’un autre. » [...] Les calculs de Marcelle étaient justes; on ne lui trouva rien; elle avait compté exactement ses heures sur ses oboles; elles s’épuisèrent ensemble. La ville, sa marraine, la fit enterrer. Trente ans après, en fouillant le pavé d’une chapelle, on s’aperçut que Marcelle n’avait point été atteinte du cercueil: la noblesse de ses sentiments semblait avoir empêché la corruption d’approcher d’elle. Lorsque le duc de Guise partit pour la cour, Marcelle, qui possédait deux lyres, composa l’air et les rimes de quelques couplets, paroles de poésie et de langueur, voix d’un rêve oublié, chagrin d’un songe:
« Il s’en va, ce cruel vainqueur,
Il s’en va, plein de gloire;
Il s ‘en va, méprisant mon coeur,
Sa plus noble victoire.
Et malgré toute sa rigueur
J’en garde la mémoire.
Je m’imagine qu’il prendra
Une nouvelle amante. »
Il s’en va, plein de gloire;
Il s ‘en va, méprisant mon coeur,
Sa plus noble victoire.
Et malgré toute sa rigueur
J’en garde la mémoire.
Je m’imagine qu’il prendra
Une nouvelle amante. »
Maudespié l’amour que ié pourtavon li Marsihés, la vilo n’en gardo pas memòri. Ges de felen dirèit mai uno branco de la man de sa sorre. La segnourié de Bèumount dispareiguè en 1903, chabido pèr la vilo. Rèsto que li quartié de Bos Lou Mèstre e de Bèumount e dos carriero vers lis Lèio de Meilhan pèr ramenta sa memòri.
P. Berengier
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