mercredi 28 septembre 2011

Lou Regreu présente Jean-Joseph-Bonaventure Laurens : un romantique comtadin

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Ne manquez pas cette après midi « costumes » sous le signe du partage et de l’amitié grâce à la complicité entre Arles, de nombreux villages du pays d’Arles, et nos voisines du Comtat Venaissin

40 participantes vont faire revivre les dessins de l’artiste Bonaventure Laurens ; personnages du XIX eme siècle : de la paysanne jusqu’à la Mariée : Vous pourrez admirer de nombreuses pièces anciennes et certains costumes insolites et surprenants…….(mais surprise… venez voir ! )

Au travers d’une vidéo conférence en première partie, vous pourrez également retrouver ou découvrir cet artiste : Bonaventure Laurens dont la vie et l’ œuvre est tout autant surprenantes et variée.

Entrée gratuite , loterie avec comme prix un ruban d’Arlésienne.

Renseignements : 04 32 61 14 39 - 06 40 19 19 10


BIOGRAPHIE


Jean-Joseph-Bonaventure Laurens est un personnage doué de tous les dons artistiques ou presque, il laissera à la postérité des milliers de dessins et d'aquarelles ainsi qu'une fabuleuse bibliothèque musicale qu'il léguera à sa ville natale Carpentras.

C’est un artiste autodidacte qui parle 8 langues.

Il naquit à Carpentras le 14 juillet 1801.
Ses parents étaient des gens modeste. Son grand-père paternel avait tenu une auberge et son père Louis, personnage fantasque, exercera sans se fixer une vingtaine de métiers; mais, passionné de musique, il terminera son existence comme organiste de la cathédrale.
De ce père Bonaventure ne parlera que rarement dans ses lettres, mais à ses frères et sœurs il faisait de lui cet étrange compliment: «Nous devons à notre père un incontestable capital, le plus productif de tous, la pauvreté... Sa mère, Marguerite Garcin, d'origine paysanne, fut une brave épouse soumise aux tâches domestiques. D'une extrême dévotion, elle croyait aux interventions du Ciel, aux revenants et prétendait avoir rencontré plusieurs fois la Sainte Vierge dans la campagne des alentours.
Le couple eut cinq enfants, trois garçons et deux filles, Bonaventure étant l’ aîné, L'âge venu, les parents envoient Bonaventure à l'une des écoles de la cité mais ils sont bientôt obligés de le retirer compte tenu de son désintérêt flagrant pour les études. A 17 ans le jeune homme entre dans la vie active comme employé à la sous-préfecture de Carpentras,.
A cette même époque il rencontre des personnages qui vont influencer son avenir: il découvre J.J. Rousseau; et aussi le Cavaillonnais François Costil-Blaze, à leur contact il acquiert un esprit libéral, voltairien, antimilitariste et antibonapartiste, résolument « républicain », émancipé de toute contrainte religieuse.

Sous l'influence de son père et de quelques artistes Carpentrassiens impressionnés par ses dons, Bonaventure développe ses aptitudes à l'égard du dessin et de la musique. Dès l'adolescence il crayonne sans arrêt, accumulant portraits et paysages. Et dans le même temps il apprend à jouer de la plupart des instruments de musique, qu'ils soient à corde (violon, violoncelle), à clavier (piano, orgue) ou même à vent (clarinette, ocarina).
En 1829, âgé de 28 ans, il quitte à regret Carpentras pour s'établir définitivement à Montpellier. Dans un premier temps il occupe les fonctions de premier commis à la recette principale de la ville.
Quelques années plus tard, il est nommé agent-comptable de la Faculté de médecine et peu après secrétaire – agent - comptable , Il est logé dans l'établissement, occupant avec sa famille un appartement de plusieurs pièces au dernier étage de la Faculté où il aménage un atelier de peinture et de musique dans un local pittoresque .C'est en ces lieux qu'il recevra Franz Liszt en 1844.
Il administra la Faculté de médecine de Montpellier pendant 32 ans.
Bonaventure Laurens siégea à l'Académie des Sciences et Lettres dès sa fondation en 1846 et ce jusqu'en 1870.
Il avait été nommé « Chevalier dans l'Ordre impérial de la Légion d'Honneur » par l'Empereur Napoléon III (7 août 1870).

Sa vie professionnelle terminée, il aurait pu revenir en sa chère ville de Carpentras. Il n'en fit rien et demeura à Montpellier. Il habitera dès lors à deux pas du Jardin des Plantes dans une maison avec jardinet qu'il avait achetée
C'est dans cette maison qu’il s'éteignit le 28 juin 1890, à près de 90 ans.. L'émotion fut immense dans la ville qui lui réserva des funérailles solennelles.


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lundi 26 septembre 2011

Alan Broc : la glèisio templièro de Mountsaunès - L’église templière de Montsaunès

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L’église templière de Montsaunès
(Haute-Garonne)


en lengo d’o, la glèisio templièro de Mountsaunès, en Coumenge, ço qu’es pas sèns impourtanço à l’epoco di templiers.

Fetivomen l’ordre di Templiers nasqué en 1114, fougué ouficialisat en 1119, puèi tournamai en 1128 quand prengué lou noum d’Ordre del Temple, e fouguè dissóugut lou 22 de mars de 1312 (dissóugut, pas coundennat per lou papo), quatre ons e miech après l’arrestaciou di templiers francés.

Aro se trobo que lou Coumtat de Coumenge fazio pas partido de la terros de Toulouso, tengudos per lou coumte fin 1270, puèi per li rèis de Franço.

Pouden pensa dounc qu’à l’epoco templièro i avio un establiment MILITÀRI à Mountsaunès puèi que li templiers eimabou avèdre de forços à la counfinho dis estats e di principats.


A la disparition des templiers la « mayso » de Mounsaunès a été reprise par les Hospitaliers comme ce fut la règle en France après la bulle pontificale Ad providam du 2 mai 1312. (Dans le Royaume d’Aragon on créa un Ordre de Manresa pour prendre la suite des templiers, et dans le Royaume du Portugal un Ordem do Cristo.)

N’aven la provo amm’ aquelo placo qu’es dien lou cor de la glèisio, à mô drèito, que dis :

A Frère Pierre Merville de Périer
ch-er de l’Ordre de St Jean de Hi~rlm et Commandeur de Montsaunès
qui a été tué avec trois de ses serviteurs au ch~au du dict Montsaunès le 25 avril 1521
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(Quau tuè lou brave mounge ? hou saben pas. Acò’i quaranto sièi ons abans lei guerros de religious dounc saben pas quau lou tuè. Mas acò nous demostro ço que poudion supausa, que lis Espitaliers reprenguèrou aquelo poussessiou di Templiers coumo lis autros.)


Nous avons déjà parlé dans Marysas de la charte de Monsaunès accordée par les Templiers aux paysans du village.

L’aspect linguistique nous intéressant au premier chef nous avons passé sous silence qu’en fait seul le premier texte en oc était templier, les textes du XIVème et du Xvème siècle étant donc hospitaliers.

Ça nous avait paru sans importance. Peut-être que ce n’est en effet qu’un détail, peut-être pas.


En effet les Templiers, qui écrivaient relativement peu en latin langue internationale, (voir plus loin pourquoi) reconnaissaient diverses langues modernes comme officielles dans l’Ordre, notamment l’auvergnat et le provençal, les deux principales dans la France actuelle.

A parti de Bernat de Blancafort, que fougué grand-mèstre de 1156 à 1169 e qu’èro d’Aquitànio, la lengo d’o devé la primièro lengo de l’Ordre. (amai se guel la destrìo en « lengas d’Alvernha, de Proensa e de Tolosa ».)

La mayso del Mas Deu avio un exemplàri de la règlo templièro en « româ del loc », dounc en catalô, que coumenço coumo acò : « Quan cel proom requer la companya de la Mayso… » dounc en quitant l’introuducciou.

Le texte templier du XIIIème siècle est en scripta toulousaine en gros, bien que Monsaunès soit de langage gascon.

Nous avions remarqué une différence avec la scripta toulousaine, que les déclinaisons avaient pour ainsi dire disparu et nous avions dit que ça confirmait l’intuition de Pierre Durand en 1904 qui affirmait qu’il y avait une langue populaire assez différente de la langue écrite en Pays d’Oc au Moyen-Âge.

Cette version templière de la charte en langue vieille est le seul texte que nous ayons trouvé aussi ancien sans déclinaisons – (alors qu’elles disparaîssent en en 1346 seulement dans les autres textes.)

Les versions suivantes, en gascon ancien, puis en gascon moderne, sont donc hospitalières. Le gascon n’est pas reconnu comme langue templière.

En navigant entre deux langues j’ai fait une petite imprécision en nommant en langue d’oc « coumandario » l’établissement templier.

Les versions de la charte ne disent que « mayso », puis « maison », puis « maysou ».



Tout établissement templier est une « mayso », mais en français le mot « maison » serait trop ambigu, alors l’habitude a été prise de dire « commanderie »


En lengo d’o coumo dizen l’oustau per la dimoro, aven pas besou de dire « coumandario » se n’es pas uno, e pouden garda lou mot « la maisou ».

En réalité une commanderie est un commandement militaire. N’i avio 900 soubre touto la Franço d’uèi.

L’establimen templier de Mountsaunès èro siguromen pas uno coumandario.

Demoro de sabér se fouguè pamen un establimen militàri pichou ou uno simplo « granja » coumo diziou li templiers en lengo vièlho per un ensemble de bòrios.

Le mot « granja » n’apparaît nulle part dans les trois versions de la charte.

Il est évident qu’à l’époque des hospitaliers, à proportion que le royaume de France se renforce et intègre les féodalités, la mayso est devenue purement agricole.

Mais à l’époque templière, une petite garnisou de dix à trente hommes devait être là. Les moines soldats étaient aussi diplomates.




La glèiso de Mountsaunès es claromen templièro


Dounc la questiou se pauso, perqué ?

Perqué de simbòus templiers, pes païsôs de l’endrèit ? Pouden pensa que de chavaliers èrou membres de la parròquio, qu’i demourabou.

Quones chavaliers ? De chavaliers ou d’escudiers ?

Li chavaliers pourtabou ‘na raubo blancho amm’ un mantèl blonc, toùti dous marcats de la crouz roujo à l’espallo esquerro. Lis escudiers portou ‘na raubo e un mantèl negres, ammé la mèmo crouz al même endrèit.

Aquelo crouz, lou papo Eugèni III la lour dounarò pas qu’en 1148.

Li templiers vertadiers sou li qu’aun prounounciat de vots definitiéus : li chavaliers e lis escudiers. Se talhou li piaus per qu’aun pas lou drèit de se penchena dicistant qu’un aposte avio dit que « acò’s una vergounho per un ome de se chauta de si coimos. »

Li chavaliers sou de nobles-mounges. Lis escudiers sou de routuriers-mounges.* Li sergents sou de coumbatents que sou pas mounges. Portou lou vestit també.

(Al coumençomen chalio dounc èsse de naissenço noblo per poudé deveni chavalier, puèi, ammé la règlo nouvèlo de 1139* acò se reverso, lou fait de deveni chavalier beilo la noublesso.

* la règlo nouvèlo es autrejado per Inoucent Segound dien la bullo Omne datum optimum)

Lis àutri « li donats » (en quite franchimand dizou « les donats », ço que mostro plô l’impourtanço dei « lengos » d’o dien l’Ordre chavalier) se sou dounats al Temple mas sou pas lhigats per de vots perpetuaus. Sou de trabalhadours, mestieraus, serves e sirvents. Passabou pas necessàriomen touto la vido al servìci de l’Ordre. Participabou pas gaire à la vido coumunautàrio di mounges souldats.

Chau precisa que li templiers sou de coumbatents e pas de teoulougians. Jacques de Morlay, lou grond Mèstre de l’Ordre que sarò cramat à Paris davant lou rèi de Franço, èro iletrat.

Hou dizi per duoi razous :
lis acusacious d’eretgìos pareissou pas seriousos countro de gents que se chautou pas de teoulougìo. Ou alèro sarau estats irètges per inhourenço, pas per rebeliou.
que lis templiers sàiou tant pauc saberuts esplico bessai també perqué aun leissat tont de doucuments en lengo d’o e en francés à uno epoco que la soulo lengo escrito seriouso èro lou lati. Un templier que sabio legi èro ja un saberut. Quaucun que sabio lou lati èro mièl en acò dis cistercians qu’en acò di templiers.

(I o uno ambiguïtat soubre lou mot iletrat à l’Atge Mejan. Lou mot vòu dire lou mai souvent, que sap pas lou lati amai se la persouno legis en lengo moudèrno. Mas ris nous garantis pas tampauc que Jacques de Morlay sabio legi. So qu’es sigur es que poudio pas legi de teoulougìo puèi que sabio pas lou lati e que lis escrits teoulougiques èrou toùti en lati ou en lengo d’o, que parlabo pas.)


La glèiso de Mountsaunès aurò sirvit i donats amm’ i païsôs de l’endrèit, cò’i sigur. I avio siguromen un escach de donats à Mountsaunès per la gestiou de las terros e per la vendo dei recolto e dei bèstios. Aurò agut també quauques rares chavaliers ou escudiers en permanéncio, pas gaire mai.

Mas acò’s impourtant se sabér s’es uno glèisio templièro. Fetivomen, se l’es pas, es desservido per un prèire nourmau que depend de l’avèsque de Sant-Gaudens, se l’es, es desservido per un capelô de l’Ordre, independent di clèrgues seculiers.


La glèsio de Mountsaunès o un plan ourdinàri. Eici vole senhala que Jean Markale o darouchat duoi legendos. De milierats de lhibres presintèrou lei glèisos redoundos e lei glèiso ouctougounalos coumo templièros, l’autour bretou o prouvat que de glèisos d’aquelo meno existabou ben abans li templiers qu’aviou pas fat que de sègre la modo. Quand la modo passé chas lis àutri, passé també chas li templiers. La glèiso redoundo del Temple de Loundres es dounc una simplo modo de l’epoco.


Un element templier impourtant es lou cor barrat sèns finèstros – chau doubri las duoi portos lateralos per i vèire. Acò vòu dire que quitomen al bou del jour se fazio lis oufìcis à la candèlo. (ou en doubrissent las portos lateralos)


Perqué aquel cor sèns finèstros ? per faire coumo al temple de Jerusalèm ? proubablomen.

Demoro de sabér s’acò avio una sinhificaciou mistico, puèi que, hou saben, lou rèi de Jerusalèm Baudoï Segound lour dounè uno alo de soun palat, lou palat del Temple après l’ouficialisaciou per li papos. Aperabans, li templiers demourabou ounde poudiou, ounde lour oufrissiou la sousto dien la vilo santo.



La cadièro de prezicado es de pèiro e pas de fusto. Vous cauciouni pas qu’acò saio especificomen templier, mas enfi, dienc una glèiso de vilatge tant pichouno, èi pas jamai vist qu’uno cadièro de fusto. Saben que li templiers prezicabou li pelegris.

Mai siguromen templier es lou fait que i o pas gaire de sants represintats, sounque la vierge Marìo, aro saben que li templiers represintabou sounque la vierge Marìo e sant Juan.

Acò sirviguè à lis acusa d’eretgìo ou de quito counversiou à l’Islam... un islam qu’aurio gardat la Vierge !

En escàmbi vezen dien la glèiso de Mountsaunès d’estatùios e de bas-relèus d’angèls.


L’adournomen de la vòuto de la glèiso es claromen templier. Eimabou represinta lou cèu. Lour simboulico èro pas de mounta vel cèu, èro de lou faire davala soubre la terro.

Vezen dounc à Mountsaunès la lhuno e lis estèlos : la lhuno à diversos fasos de sa crescudo, negro, luminouso à mô ‘esquerro, lhuno pleno, luminouso à mô drèito, lhuno negro…

So qu’es tipicomen templier segoun lis especialistos es que represintou lis estèlos en rouje, ammé de traits entre-crouzats un pauc coumo quand fazen d’asterisques.


Aquélis elements sou pas noumbrous mas la glèisio de Mountsaunès es pichouno, e i o pas ris per remembra un avèsque loucau. I o pas ris per countesta lou caractèri templier de la bastenço.

La glèisio de Mountsaunès es templièro. Poudet coumta que de chavalier i diguèrou lou crit d’assalt di templiers : « Visco Diéu sant Amour ! ».



Alan Broc





Per ana à Mountsaunès (Monsaunès en français)
De Toulouso prendet l’autorouto vers Sant-Gaudens, e sourtisset à Boussens.
D’aqui prendet la direcciou de Salios-ded-Salat en passant per Roco-fort su Garouno (vilatge natau de François Fontan). Juste abans Salios i o Mountsaunès.

Iéu i vau despuèi Sant-Gaudens, mas se venet coumo iéu de Sant-Gaudens avet pas besou de moun ajudo per trouba Mountsaunès.

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samedi 24 septembre 2011

Peireto Berengier : Tourisme e vigneiroun en Prouvènço

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Tourisme e vigneiroun en Prouvènço



Un journalisto, un especialisto di vin, un guide... Me dirés que tout acò’s pas nouvèu. Que si que l’es !

Lou journalisto, ié dison Luc Poulain d’Andecy e se devino lou fiéu de Louis d’Andecy d’Aigo-morto que n’en legissèn souvènti-fes lis article. Aquéu Lu Poulain d’Andecy, journalisto dounc e especialisto di vin, nous vèn de pourgi un guide pas coume lis autre.

Proumié, lou vin se bèu mai i’a pas qu’acò. Un vin es liga à-n-un païs, à-n-uno culturo e tout acò lou fau faire parteja. Sufis pas que li touristo croumpon de vin, fau tambèn que sachon quete vin, de quete terraire e tout ço que fai l’èime d’aquéu terraire.

Pèr faire parteja soun saupre, Lu Poulain d’Andecy presènto li causo en francés e en anglés, la lengo óubligatòri... Pèr faire counèisse lou terraire e soun èime, aguè l’idèio chanudo de i’apoundre la versioun prouvençalo (es lou papa que se ié groupè...). Em’acò, en mai di vin, de si qualita, dis adrèisso (croti, vesito, restaurant, etc.) e de tout ço que fai un bon guide, dins aquéu atroubas nosto lengo, Mistral, lou Felibrige, lou cant de la Coupo (emé sa reviraduro en anglés), d’esplico sus lou drapèu, la grafìo e bèn entendu tout ço qu’esbarlugo li noun inicia emé lou voucabulàri talamen especiau dis éunoulogue, li nas, li redoulènci e àutri mistèri. Tambèn tout lou ciéucle de la vigno que li touristo de Loundro au Japoun, n’en sabon belèu pas proun.

Adounc, 47 pajo trilengo que meton nosto lengo e noste païs à l’ounour dóu mounde e mai que mai que broumejon, coume dison li pescadou, dins de mitan nouvèu que de segur couneisson rèn de tout acò. 300 pajo au toutau emé tout ço que fau pèr la pratico e lou plasé, mai de 500 vignoble e tout ço que fau vèire à l’entour.

Talamen que l’idèio èro bono, vaqui pas que li vigneiroun lengadoucian volon lou siéu ?!... E coume sara escrich aquéu ?

Un guide precious que vous fau espandi. Cadun ié trouba vin à soun goust, de la Vaucluso i counfin dóu Var, de la Camargo enjusqu’i terro auto que la vigno la vigno ié vèn. De vin, en Prouvènço, n’i’a de touto meno, pèr tóuti li goust e tóuti li bourso.



Peireto Berengier



Guide: Tourisme et vignerons, de Luc Poulain d’Andecy, Ed. SARL tourisme et vignerons, 40 allées des frères GRIMM, 34070 Montpellier.
(Costo 17 éurò)

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jeudi 22 septembre 2011

500ème article de Marsyas 2 - S.A. Peyre : DISIÉS QUE LA SERENO…

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Le 500 ème article de Marsyas2 ne pouvait être qu'une poésie de SA Peyre, c'est ce que nous vous proposons avec joie !!!

longo maï !!!



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DISIÉS QUE LA SERENO…



Disiés que la sereno
Jamai poudié marca
De piado sus l'areno.
Te siés pas embarca.

Nòsti destin se crouson,
E mi cambo pèr tu
Se nouson, se desnouson:
Ansin as rèn perdu.

Disiés que lis estello
Soun encaro trop liuen
De ço que t'encastello.
As atuba toun lum.

Dins toun mas soulitàri
Siéu vengudo viha;
Lou lume met si flàri
Sus lou bonur que i'a.

Disiés que ges de toumbo
Gardarié tis estras;
Quand ta forço retoumbo
T'acates dins mi bras.






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mardi 20 septembre 2011

Nicola Dal Falco : Aurona (incipit - extraits)

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Avec ces extraits de contes, et en particulier celui d'Aurona, nous débutons ce travail de traduction d'un conte de la tradition orale ladine, remis au gout du jour par Nicola dal Falco !!!
Ce conte sera lu ce mercredi 21 septembre à Bolzano ...
Nous vous en ferons les traductions dans les différentes langues d'Oc et dans d'autres parlés latins, qui sera l'essentiel du programme de Marsyas 2 pour Octobre 2011 !!
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Aurona
incipit



Il paese dell’oro e delle luci
di
Nicola Dal Falco



Questo si diceva di Aurona, del regno sotterraneo dell’abbondanza: el pais de l’or e de la lùmes.
Vasto abbastanza o fin troppo da meritarsi il nome di paese. Un paese dove la precedenza spettava all’oro e alle luci che lo ornavano come un tabernacolo.
Luci preziose che, però, tutte insieme non facevano una luce vera e propria, ma un chiarore diffuso nel cavo della montagna.
Per analogia con l’abisso che celava, la catena del Padòn, dove nasce un torrente che porta lo stesso nome di Aurona, è scura come la pancia di un forno, simile alle scorie ammucchiate ai margini di un immenso scavo.
Le ricchezze non vi affioravano per buona sorte, ma con il duro lavoro degli abitanti ed erano il frutto di un patto tra il re e gli Inferi.
In base all’accordo, non si sarebbero mai esaurite a condizione che il popolo restasse per sempre sottoterra. A chiudere l’accesso era stata murata una porta tutta d’oro.

(…)


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Aurona


L paesc dl or y dla lumes
de
Nicola Dal Falco





tradotto in ladino gardenese da Leander Moroder




Nscì dijoven de Aurona, dl rëni sota tiera dl sëurora: l paesc dl or y dla lumes.

Grant assé o monce deplù per merité l inuem de paesc. N paesc ulache l or y la lumes, che l scicova sciche n tabernacul, trajova dant.
Lumes d’or che, dal’autra pert, ne fajova dutes deberieda nia na drëta lum, ma n linëus sëura dlonch tl chëul dl crëp.

Sciche l gran uet che la scundova, ie la ciadëina de crëps dl Padon, ulache nasc l ruf che à l medem inuem de Aurona, scura sciche l vënter de n fëur, semienta a mudli de resć dlongia n gran giavamënt.

La richëzes ne univa nia a lum mé per n urt, ma tres l lëur dur di abitanc y fova l frut de na marciadeda danter l rë y l Infiern.
Aldo dla marciadeda, ne fosseles mei finedes, pur che l popul restëss per for sota tiera. Per stlù l ntreda oven murà su na porta duta d’or.
(…)




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dimanche 18 septembre 2011

lou dimènche 2 d' óutobre : Li Pimpinello 2011

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L'assouciacioun Li Pimpinello ourganiso pèr lou dimènche 2 d' óutobre, uno chanudo journado que se debanara au castèu de la Capello, à Castèu-Nòu de Gadagno, de 8 ouro à 18 ouro. Intrado a gràtis.

- Counferènci,
- Espousicioun,
- Animacioun sus li tèmo di parpaioun de Prouvenço e sus li planto teissedisso e tenchurarello.

Poudrès perèu regarda un film sus « lou viage de la crisalido » En mai d'acò, dins lou pargo, i'aura encaro un fube d'animacioun pèr tóuti :

- demoustracioun d'ensertage e
- de taio d'aubre,
- de tenchuro,
- tasto de cousino emé de planto sóuvage,
- jo pèr lis enfant, tro de planto,
- vèndo d'aubre fruchié e vegetau varia, de libre, d'estofo tencho , etc.. ,

En mai d'acò, poudrès perèu escouta de musico dins lou pargo, descurbi la floro loucalo e vesita lou doumaine viticolo de la capello.

Restauracioun e begudo sus plaço.

Entresigne sus la telaragne : www.les-pimprenelles.com , o poudès souna au :

06 81 55 64 60 Cristòu o au 04 90 22 00 83 Michello.




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vendredi 16 septembre 2011

Nicola dal Falco : Aurona - Ladino o Ladin

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Avec cette annonce Marsyas 2 Commence un cycle sur la langue Ladine, langue minorisée de l'arc alpin, avec ce conte remis au gout du jour par Nicola dal Falco, nous en donnerons la traduction dans différents parlés ou langues !!!
pour l'instant nous ne pouvons qu'en annoncer la lecture ... le 21/9 prochain !!!




Lettura in italiano e in ladino di uno dei miti delle Dolomiti

La Dante Alighieri e l’Istitut Ladin “Micurà de Rü” insieme a Bolzano per presentare il racconto Aurona


Bolzano - Aurona ovvero el pais de l’or e de la lùmes, è un racconto, pubblicato dalla stamperia privata Ampersand di Verona, e al tempo stesso uno dei capitoli di un prossimo libro sulla caduta del Regno di Fanes.

Scritto da Nicola Dal Falco e commentato, passo passo, da Ulrike Kindl, docente di germanistica all’Università Ca’ Foscari di Venezia, massima esperta di miti ladini, verrà presentato a Bolzano, il 21 settembre, alle ore 18, nella Sala di rappresentanza del Comune.
Ne parleranno Giulio Clamer, presidente della Dante Alighieri, Leander Moroder, direttore dell’Istitut Ladin “Micurà de Rü” e la professoressa Kindl.
Sarà anche l’occasione per una lettura pubblica di Aurona in italiano e nella versione in ladino gardenese a cura di Leander Moroder, accompagnata dalla proiezione di foto, scattate per l’occasione da Markus Delago e Max Moroder.

«Le contìe ladine di cui Aurona è un esempio – spiega Ulrike Kindl - non conoscono la differenza tra "fiaba" e "leggenda", ma raccontano semplicemente storie vere sull'immaginazione fantastica e storie fantastiche sul sublime concetto di verità, storie inventate su verità storiche e storie tramandate su avvenimenti leggendari».

«La lingua e la cultura ladina – sottolinea da parte sua Giulio Clamer, presidente della Dante Alighieri, organizzatrice dell’incontro insieme all’Istitut Ladin Micurà de Rü - sono belle come le Dolomiti che le ispirano. Moltissimi guardano alle valli ladine come al luogo di una sintesi, insieme umile e solenne, fra tradizioni, comunicazioni, modi di dire, espressioni religiose, artistiche e culturali in genere appartenenti ai mondi italiano e tedesco, senza peraltro dimenticare la dimensione autenticamente originale delle sue radici storico-culturali. Quindi pensiamo al ladino come ponte fra le due identità confinanti, ma anche come lingua di un popolo orgoglioso e fiero di sé».

«L’Istituto Ladino “Micurà de Rü” – precisa infine Leander Moroder – guarda con interesse e sostiene il progetto di una completa
rivisitazione del ciclo di Fanes, portato avanti da Nicola Dal Falco e dalla professoressa Ulrike Kindl.
«Chissà che questo progetto non aiuti a farci vedere i ladini per quello che sono, cioè quanto rimane degli antichi abitanti delle Alpi Orientali, una popolazione a sé stante, portata da sempre, dagli eventi e dai luoghi, a confrontarsi con chi li circonda».



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mercredi 14 septembre 2011

Peireto Berengier : La Madono d’Utello e lou pastis de Niço

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La Madono d’Utello e lou pastis de Niço



Proche Niço i’a lou meravihous Santuàri de Nosto-Damo d’Utello. Fai vinto-cinq an que soun reitour, tambèn curat decan de Niço, lou Paire Gil Florini, s’emplego de tout soun gàubi, à fabrica d’aperitiéu requist. N’i’a pamens un qu’avié pas ausa d’assaja. Aro, es fa. A soun pastis, lou « Pastis de Niço ».

Aquesto bevèndo qu’eisistavo bèn avans que lou marsihés bèn couneigu ié baièsse soun noum, es à se multiplica un pau de pertout. Vai ansin que lou Paire Gil Florini, prenguè soun courage e assajè.

Assajè de trouba un pastis equilibra, un pau de regalisso mai pas de trop. Assajè dins li croto dóu presbitèri, tastè li pastis d’un pau pertout, e capitè.

Un bèu jour, aguè la revelacioun, capitè un pastis requist que fabrico, à l’anciano, uno soucieta artisanalo foundado pèr un ancian óurmounié dis Scouts, emé de planto (mai de trento) de la regioun de Castellano e d’espèci. Li tisano de caduno soun pièi mesclado e apoundudo à d’alcol e d’aigo. Lou laisson pausa quàuqui mes ço que lou fai veni clar, naturalamen. Es lou « Pastis de Niço », naturau, manco pas filtra, lou soulet de Franço d’èstre fabrica ansin, à l’anciano.

Mai vous fasèn pas la reclamo pèr d’alcol soulamen pèr vous douna l’envejo de vous gandi vers aquéu Santuàri de la Madono d’Utello que dato dóu siècle IX. D’efèt, es en 850 que d’Espagnòu prés dins uno tempèsto di raro, proche li bouco de Var, faguè lou vot d’auboura un ouratòri à la Vierge, se se n’en tiravon escàpi. La Vierge i’apareiguè, ié moustrè uno mountagno esblèugissènto e la mar s’apasimè. Aubourèron dounc soun Pieloun sus la famouso mountagno. Plus tard, fuguè alarga e i’apoundeguèron uno capello. Marìo moustrè mai àutri miracle. En 1510, pèr eisèmple, la chato dóu sendi de Souspèu, sourdo e mudo, fuguè garido eilamount. Parié pèr lou Comte de Tende, Georges Lascaris, gari d’uno malautié grèvo.

Lou santuàri patiguè di guerro e de la Revoulucioun. Mai li gènt de la mountagno ajudèron remounta soun « Santuàri di Miracle » en 1806.

Pèr festeja li 1000 an de sa foundacioun, aubourèron la clastro. Duberto au debut, fuguè lèu sarrado dins de gròssi paret traucado de fenèstro pichoto.

La visto d’eilamount, unico, es deja un miracle. Di mountagno fin qu’à la mar largo, avès tout lou païs souto lis iue. Se lou vènt ié passo e la fre tambèn, lou soulèu ié manco pas e la naturo ié flouris à ravi. Es d’aquelo visto d’aiours que vèn lou noum. A l’óurigino Uels, es-à-dire « œil ».

La Madono d’Utello vo di Miracle es peréu la Madono dis Estello ! Ié van noumbrous cerca aquésti « estello » que soun pas que de cristallisacioun roucassouso. Mai, chut ! Es d’estello de la Vierge…

De roumavage, n’i’a pèr tóuti li fèsto marialo. Ié poudrés dina e meme resta pèr la niue à l’oustalarié. Bono escourregudo dounc e bon roumavage en bousco d’estello.



Peireto Berengier

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lundi 12 septembre 2011

J E Castelnau : LOUS AUCELS DAU CLAPÀS - bilingue français-sétois !!

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LOUS AUCELS DAU CLAPÀS

Brinde-Cansou


AU FELIBRE T. AUBANEL




Ausissès pas dins la ciéutat papala
Piéutà souvent lous aucèls dau Clapàs ;
S'enchautou-be, dins vosta capitala,
Das ratatets que cantou tout-escàs ;
Mes, se l'aureta à l'auba clarinella
Dis en boufant subre lou bord dau nis :
« Enanàs-vous becà jout la tounella
Dau Miôugraniè », ié sou lèu réunis.

Es pèr aco qu'avènpres la voulada
E que pourtan aici noste caquet
Jout toun bèu ciel, pèr que la nivoulada
Laisse espinchà lou sourèld'un trauquet.
Gai roussignôu, s'anan dins toun bouscage
Cercà lou nis qu'as fach de rescoundous,
Es pèr ausi lou mervèious ramage
Que ié clantis de toun cor pouderous.

Roumiéu m'a dich : « Es à la Bartalassa
Que brindaren au nouvel decourat ! »
Mes, au castèl ounte se cacalassa,
Vau pas cercà s'es round ou s'es carrat,
Embé de vi, de pitança e de joia,
L'amistat viéu e se languis jamai ;
Se quaucas fes, s'encouris, la galoia,
Couma las flous dau printèms revèn mai.

Coussi fariè l'amistat pura e santa
Pèr viéure soula elong-tèms lion dau cor ?
Viéurièn pu lèu lou fioiage sans planta
E lou sourel sans sa courouna d'or.
Dieu, qu'a menât dins aquesta sesiha
Tout un troupèl de Felibres unis,
Sap que lou ciel, l'amour, la pouesia,
Seran cantats,* poutounats e bénits.



MANDADIS

Oumage à tus, aucèl de la Miôugrana !
* Que de bèùs jours esclairou toun castèl,
E qu'au relarg s'escampihe la grana
Que fai flouri Teodor Aubanèl,
Pèr qu'espeligue amoundautmai d'estellas.
Dins la pradella encara mai de flous,
Sus lou cloùquiè de vols de giroundellas,
E dins toun cor l'espéra sans doulous.


Lou 12 de Setèmbre de 1884




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LES OISEAUX DE MONTPELLIER

Brinde-Chanson

AU FÉLIBRE T. AUBANEL


Vous n'entendez pas dans la cité papale — chanter
souvent les oiseaux de Montpellier ; — on se soucie
bien, dans votre capitale, — des roitelets qui chantent
à peine ; —mais, si la brise à l'aube diaphane— dit en
soufflant sur le bord du nid : — « Allez-vous-en becqueter
sous la tonnelle — du Grenadier », ils y sontvite réunis.

C'est pour cela que nous avons pris la volée — et
que nous portons ici notre babil, — sous ton beau

ciel, pour que les nuages — laissent percer le soleil

par une échappée. — Gai rossignol, si nous allons dans

ton bocage — chercher le nid mystérieux que tu t'y es
fait, — c'est pour ouïr le merveilleux ramage — qui y
retentit de ton coeur magnanime !


Roumieux m'a dit: « C'est à la Barthelasse —que
nous toasterons au nouveau légionnaire 30! » — Mais,
au château où l'on rit gaiement, — je ne vais pas chercher
s'il est rond ou s'il est carré; — avec du vin, de la
pitance et de la joie, — l'amitié vit et ne languit jamais ;
— si quelquefois elle s'enfuit, l'enjouée, — comme les
fleurs du printemps elle revient encore.

Comment ferait-elle, l'amitié pure et sainte, — pour
vivre seule et longtemps loin du coeur?—Vivraient plutôt
le feuillage sans tige— et le soleil sans sa couronne
d'or. — Dieu, qui a conduit dans cette réunion — tout
un troupeau defélibres unis,— sait que le ciel, l'amour,
la poésie, — seront chantés, caressés et bénis.




ENVOI


Hommage à toi, oiseau de la Grenade! — Que de
beaux jours éclairent ton château 31 — et que dans le
monde s'éparpille la graine— que fait fleurir Théodore
Aubanel, — pour qu'il éclose là-haut de plus nombreuses
étoiles, — dans la prairie encore plus de fleurs, —
sur le clocher des vols d'hirondelles,— et dans ton coeur
l'espérance sans douleur.


Le 12 septembre 1884



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dimanche 11 septembre 2011

Peireto Berengier : « Evangeli de Sant Luc en nissart »

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« Evangeli de Sant Luc en nissart »



Avian deja li reviraduro dis evangèli en prouvençau pèr lou Paire Savié de Fourvières, vaqui que lou majourau Adóufe Viani nous pourgis la reviraduro de Sant Luc en niçard*.

Lou tèste, bèn entendu, es couneigu mai lou majourau Viani, tout en restant fidèu au tèste óuficiau, ié baio uno voio novo, dins uno lengo preciso, claro, simplo e poupulàri. Aquesto causido e lou pintouresc dóu niçard dounon vido au tèste e lou fan mai mouderne. Ço que cresian de saupre de cor, nous sèmblo nòu dins aquéu vièsti acoulouri e bèn ajusta.

Li passage de la vido de Jèsu soun poulidamen ilustra pèr de fotò en coulour de tablèu dóu pintre niçard Brea e de soun escolo. Un patrimòni artisti e religious dóu Coumtat de Niço di mai impourtant.

Adounc, un oubrage de 71 pajo que fai ounour à soun autour e à la lengo. Es edita pèr l’Escola de Bellanda e la Federacioun dis Assouciacioun dóu Coumtat de Niço encò de Serres Editeur.


Peireto Berengier


* “Niçard”, e “Niço” segound l’escrituro dóu TDF e “nissard” pèr li gens de Nisso...

Evangeli de Sant Luc, costo 8 éurò franco. Lou poudès coumanda à:

A. Viani, Le Clot, La Bolline, 06420 Valdeblore





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jeudi 8 septembre 2011

F Mistral : Sant Marcelin - (Bourboun) Memòri e raconte

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Memòri e raconte


(...)



A la Fèsto-de-Diéu, vous trouvarés qu’un dijòu, nous avien mena à Bourboun (un endré de la vesinanço) pèr ana à la proucessioun, li plus grand coume encensaire, li
pichot pèr jito-flour. E à M. Taloun, bèn imprudentamen, i’avien fa lis ounour dóu pàli.
Au moumen que lis ome, que li femo, que li chato desplegavon si tiero dins li carriero tapissado emé de linçòu blanc, au moumen que li counfrarié fasien dins lou soulèu flouteja si bandiero, que li fiho emblancado emé si voues de vierge cantavon si cantico, que davans lou Sant Sacramen pious e reculi, nous-autre encensavian e trasian nòsti flour, veici que tout-d’un-cop uno rumour s’aubouro e que vesèn bèu Diéu! lou paure moussu Taloun que, trantaiant coume uno sounaio, emé lou sant-soulèu i man, la capo d’or sur lis esquino, ai! tenié touto la carriero.

En dinant à la curo, avié, parèis, begu o belèu l’avien fa béure un pau mai que ço que fau d’aquéu galant Ferigoulet que tant lèu picavo à la tèsto; e lou paure marrit, rouge de sa vergougno autant que de soun vin, poudié plus se teni dre. Dous clerc en damatico, que ié fasien diacre e sous-diacre, lèu l’agantèron souto lou bras; la proucessioun rintrè; e ‘m’ acò, M. Taloun, uno fes davans l’autar, se boutè à canta: oremus, oremus, oremus, e n’en pousquè pas mai dire. L’enmèneron entre dous, dins la sacrestìo.

Mai vous poudès pensa l’escande!

Bèn vai pamens que se passè, acò, dins uno parròqui ounte la santo vinasso, coume au tèms de Bacchus, a counserva soun rite. Près de Bourboun, vers la mountagno, i’a ‘no vièio capello que ié dison Sant-Marcelin. E lou proumié dóu mes de jun, lis ome de Bourboun ié van proucessiounalamen en pourtant tóuti à la man uno boutiho de vin.
Lou femelan i’es pas amés, pèr-ço-que nòsti femo, segound la tradicioun roumano, à passa tèms, bevien que d’aigo; e pèr i’abitua li chato, se ié disié de longo, emai se ié dis encaro, que l’aigo fai veni poulit.
L’abat Taloun mancavo pas de nous mena tóuti lis an à la proucessioun di fiolo.
Un cop dins la capello, lou curat de Bourboun se viravo vers lou pople e ié venié: « Mi fraire, destapas vòsti fiolo, e que touto barbo cale: vau faire la benedicioun. » E’ m’ acò, en capo roujo, cantavo soulennamen li paraulo vougudo pèr benesi lou vin; pièi, aguènt di amen, tóuti nous signavian e tiravian uno goulado. E lou curat emé lou Maire, toucant ensèn lou vèire sus l’escalié de l’autar, religiousamen bevien. E l’endeman, fèsto coulènto, quand i’avié secaresso, pourtavon en proucessioun lou buste de sant Marcelin à travès dóu terraire, car li Bourbounés dison:

Sant Marcelin,
Bon pèr l’aigo, bon pèr lou vin.


Un autre roumavage, proun alègre tambèn, que vesian à la Mountagneto e que vuei es passa de modo, èro aquéu de sant Antime. Es li Gravesounen que lou fasien. Quand restavo trop de plòure, li penitènt de Gravesoun en tirassant si letanìo, segui d’un flo de pople qu’avien de sa sus la tèsto, adusien sant Antime, un buste uia, mitra, barbu, aut en coulour, à la glèiso de Sant-Michèu. E aqui dins lou bousquet, emé la biasso espandido sus l’erbo redoulènto, tout lou franc jour de Diéu, pèr espera la plueio, devoutamen se flasquejavo emé lou bon Ferigoulet, e, quau vous a pas di, mai que d’un cop la raisso bagnavo lou retour... Que voulès? canta fai plòure, coume disien lis ancian.


Mais garo! Se sant Antime mau-grat li letanìo e li libacioun piouso, n’avié ges fa sourti de nivo, li galoi penitènt, en revenènt à Gravesoun, pataflòu! pèr lou puni de lis avé pas escouta, lou saussavon tres cop dins lou Valat di Lono. Es curious qu’aquel us, de trempa li cors-sant dins l’aigo, pèr li fourça de faire plòure, se retrouvavo en divers liò, à Toulouso pèr eisèmple e jusquo en Pourtugau.

En estènt pichounet, quand emé nòsti maire anavian à Gravesoun, éli mancavon pas de nous mena à la glèiso pèr nous moustra sant Antime, e après, Beluguet, un barome de bos que picavo lis ouro amoundaut au reloge.
Aro, pèr acaba ço que me rèsto à dire sus moun sejour à Sant-Michèu me revèn coume un sounge qu’à Ia fin dóu proumier an, avans de nous douna vacanço, nous faguèron jouga Les enfants d’Edouard de Casimir Delavigne; que m’avien baia lou role d’uno jouino princesso; que, pèr me coustuma, ma maire m’avié adu ‘no raubo de mousselino, qu’èro anado emprunta vers de damiseleto de nosto vesinanço; e qu’aquelo raubeto blanco fuguè plus tard l’encauso d’un pichot rouman d’amour, que n’en parlaren à soun rode.
Lou segound an de mis estùdi, coume m’avien mes au latin, escriguère à mi gènt de m’ana croumpa de libre. E, quàuqui jour après, veguerian, dóu valoun de Roco-Pèdde- Biòu, escala vers lou couvènt, moun segne paire, mounta subre Babacho, un vièi miòu famihié qu’avié belèu trento an e qu’èro couneigu sus tóuti li marcat di païs envirounant, ounte moun paire lou menavo quand anavo deforo. Car talamen amavo aquelo bravo bèsti que, quand se passejavo, au printèms, dins si blad, toujour menavo em’ éu Babacho, e, tout d’escambarloun, arma d’un saucladou à manche loungaru, coupavo d’à chivau li ravanello e li caussido.

Arriba que fuguè, moun paire descarguè ‘no grosso saco pleno, qu’èro estacado
sus la bardo em’ un feisset e tout desfasènt lou liame: « Frederi! me cridè, t’ai adu
quàuqui libre em’ un pau de papié. »


E ‘m’ acò, de la saco, n’en tirè, à cha un quatre o cinq diciounàri religa ‘n pergamin, uno tarabastado de libre cartouna (Epitome, De viris Illustribus, Selectæ Hlstoriæ, Conciones, etc.), un gros poutarras d’encro, un fais de plumo d’auco, e pièi un tau balot de ramo de papié que iéu n’aguère pèr sèt an, jusquo à la fin de mis estùdi. Es vers M. Aubanèu, empremèire en Avignoun e paire dóu bèu felibre de la Mióugrano entre-duberto (en aquéu tèms, erian encaro bèn liuen de nous counèisse) que lou bon patriarcho emé grando afecioun èro ana faire pèr soun fiéu aquelo pouvesioun de sciènci.

Mai, au gènt mounastié de Sant-Michèu di Ferigoulo, n’aguère pas lesi de gausi forço papié. Moussu Dounat noste mèstre, pèr acò o pèr lou rèsto, noun se tenié pas proun à soun establimen. E, quand lou cat i’es pas, coume éu disié, li gàrri danson. O pèr cerca d’elèvo o pèr bousca d’argènt, èro pèr orto de-countùnio. Mau paga, li proufessour avien toujour quauco escampo pèr acourchi la classo. Quand li parènt venien, souvèntifes, trouvavon res.

- Ounte soun lis enfant?
Quouro, long d’un casèr, erian en trin de pedassa quauco paret à pèiro seco; quouro erian pèr li vigno, qu’à nosto grando joio rapugavian de sounglo o cercavian de meringoulo. E tout acò, à noste mèstre adusié pas la counfianço. De mai, lou malur èro que, pèr groussi lou pensiounat, M. Dounat prenié d’enfant que pagavon rèn o gaire, e èro pas aquéli que manjavon lou mens. Mai un drole d’auvàri precipitè la mau-parado.
Avian pèr cousinié, coume vous ai di, un mouro, emé, pèr doumestico, uno Tarascounenco, qu’èro la souleto femo que i aguèsse dins l’oustau (comte pas la vièio maire de noste majourau, qu’avié lou plus pau setanto an). En estènt que lou Diable coume sabès, perd jamai soun tèms, nosto fiho de service, un jour, se devinè coume dison, embarrassado; e, dins lou pensiounat, fuguè ‘n escande espetaclous, (quau disié que la chambourdo èro prens de M. Dounat, quau afourtissié que l’èro dóu proufessour d’umanita, quau de l’abat Taloun, quau di mèstre d’estùdi! Basto, à la fin dóu comte, se meteguè la cargo sus l’esquino dóu negre. Aquest, que se sentié bessai lou quiéu paious, de la maliço o de la pòu, faguè soun sa e partiguè; e la Tarascounenco qu’avié tengu soun chut, prenguè mai d’aquelo erbo pèr ana pausa soun fais.

Fuguè lou signau de la desbrando. Plus ges de cousinié, plus de bouiaco. Li proufessour, un après l’autre, nous leissèron en plant. Moussu Dounat se vesié plus. Sa maire, la pauro vièio, nous faguè, quàuqui jour, bouli encaro de tartifle. Pièi soun paire, un matin, emé li lagremo is iue, nous diguè: « Mis enfant, i’a plus rèn pèr manja: vous fau tourna à vòstis oustau. »

E subran, coume un rai de cabrit desmama que li bandisson de la jasso, anerian en courrènt, avans de nous dessepara, derraba sus la colo de clot de ferigoulo, pèr empourta en record de noste bèu Ferigoulet. Pièi, emé nòsti paquetoun, à cha quatre, à cha sièis, quau d’amount, quau d’avau, nous esparpaierian, dins li valoun e li draiòu, mai noun sènso regrèt nimai sènso nous revira, à la davalado.

Paure moussu Dounat! après avé vira, tourna, de tóuti li maniero e d’un païs à l’autre, pèr remounta soun istitucioun, car avèn tóuti nosto brancado, anè, coume frai Felip, fini, pecaire, à l’espitau.

Mai avans de quita Sant-Michèu di Ferigoulo, fau dire un mot pamens de ço que l’antico abadié après nous autre devenguè. Après èstre retoumbado tourna-mai à l’abandoun uno dougeno d’an, un mouine blanc, lou paire Eimound, à soun tour la croumpè (1854), e ié restabliguè, souto la lèi de sant Nourbert, I’ordre de Prémontré, que n’eisistavo plus en Franço. Gràci à l’enavans, i predicacioun, i quisto d’aquel arderous zelaire, lou pichot mounastié prenguè de proupourcioun grandasso. Que noun-sai de bastisso, em’ un courounamen de muraio carnelado, se i’ajustèron à l’entour. Uno glèiso nouvello, magnificamen ournado, i’aubourè si tres nau emé si dous clouchié, un centenau de mouine o de fraire counvers pouplèron li celulo, e, tóuti li dimenche, li poupulacioun vesino à carretado ié mountavon pèr countempla la poumpo de sis óufice majestous.

E bèn tant poupulàri èro adounc devengudo l’abadié di Paire Blanc que, quand la Republico faguè barra li couvènt (I880), un milié de païsan o d’abitant de la planuro se ié venguèron estrema, pèr proutesta ‘n persouno contro l’eisecucioun di decrèt radicau.
E es alor que veguerian touto uno armado en bando, cavalarié e ‘nfantarié, si generau, si capitàni, veni mé si fourgoun e soun atirai de guerro campa autour dóu couvènt de Sant- Michèu-di-Ferigoulo e, seriousamen, s’entamena lou siège d’aquelo ciéutadello d’opera erouï-coumique, que quatre o cinq gendarmo aurien, s’avien vougu, facho veni à jube.

Me souvèn que lou matin, tant que durè l’envestimen, e durè proun uno semanado, li gènt partien emé si biasso e s’anavon pousta sus lis enclin e sus li mourre que douminon l’abadié, pèr espincha de liuen lou demena de la journado. Lou plus poulit èro li chato, de Barbentano, de Bourboun, de Sant-Roumié o de Maiano, que, pèr
acouraja lis assieja de Sant-Michèu, cantavon apassiounado en bandejant si moucadou:

Prouvençau e Catouli,
Nosto fe, nosto fe n’a pas fali
Canten, tóuti trefouli:
Prouvençau e Catouli!

tout acò mescla de prejit, de galejado e de bramado contro li founciounàri que passavon, feroun, avau dins si veituro.

A despart l’endignacioun que soulevavo dins li cor l’iniqueta d’aquéli causo, lou Siège de Caderousso pèr lou vice-legat Sinibaldi Doria, qu’a fourni à l’abat Favre lou sujèt d’un farçun tant plen de cacalas, n’èro segur pas tant bourlesc coume aquéu de Ferigoulet; e peréu un autre abat tirè d’aquest, mai, un pouèmo que se chabiguè ‘n Franço à cha milo eisemplàri. Enfin, à soun tour, Daudet, qu’avié deja placa dins lou couvènt di Paire Blanc soun conte entitoula l’Elixir du frère Gaucher, Daudet, dins soun darrié rouman sus Tarascoun, nous moustrè Tartarin s’embarrant bravamen dins l’abadié de Sant-Michèu.



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mardi 6 septembre 2011

Désanat : LEI FRANCS-BUVUR MANGEOU-MOUT (CANSOUN)

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LEI FRANCS-BUVUR MANGEOU-MOUT

CANSOUN

Cantadou lou dimar gras, à 8 hourou de soir, din un charrioou,
per unou souciéta d’amis.


1826.

Air: Dans le bocage de Cythère, etc…


Acourrez léou, famous ibrougnou,
Escoutares dé souflou mous,
Qué van canta sensou vergougnou
Unou cansounnettou à soun gous.
Sé la censurou vouyé mordré,
Lei mangeou-mout nous défendran,
Et lei buvur (bis) doou proumier ordré
Ensemblé nous proutégearan.

Sélon la modou prouvençalou,
Quan coumencian dé dansa,
Nous réservian unou salou,
Per beouré après s'estré alassa.
Lei chatou avien pas vougu creiré
Qu'avalavian tan ben lou vin,
Maï entendien (bis) lou bru dei veiré,
Avant d'estré intradou dédin.

Lou dijoou gras yavié dé guettou,
Vésia qué dé moundé galoï;
Dansavian toutis en goguettou
Coumou fan oou son de l'oouboï;
Et quan intravou caouqui masquou,
Qué vénien per sé diverti,
Yé fasian léou (bis) végea soun flasquou
Avant dé lei leissa sourti.



Uu hommé faï toujour mervéyou,
Quan s'embriguou émé seis amis,
Taou qué séquou ben sa boutéyou,
Poou fayré façou eis ennémis.
Un hommé n'es jamaï timidé;
Quan lou vin yé mountou oou cervéou.
Lou pus poultroun (bis) ven entrépidé,
Quan sussou lou jus doou gavéou.

Quan sian ben rampli dé vinassou,
Qué nous pouden pus téni dré,
Lou tem nous pareï en bounassou,
Sé jalou, n'aven jamaï fré.
Sian maï hasardous près dei chatou,
Yesprimen mies nosté tourmen,
Et ben souven (bis) lei pus ingratou
Sé rendoun à nosti sermen.

Qué sègué dé vin dé Champagnou,
Vo dé nectar dé Frigoulet;
Tan ben buven aqueou d'Espagnou,
Tou coumou aqueou de Barrayet
N'n saben faï la différençou,
Quan yé fan jouga lou triaou;
Maï aoutroumen (bis) sen préférençou,
N'en déven beouré à plen dé traou.




Désanat
(portrait)
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dimanche 4 septembre 2011

Nicola Dal Falco : La notte di Cassio

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N Dal Falco
mattina incerta
2011
(12x17 cm)




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PROSAICA
da Storia Romana
(Libri XXXIX – XLIII)
di Dione Cassio



La notte di Cassio


Nella notte, scrosciante di grilli, svaniscono i bordi. Si muove il bosco, sfiorando le costellazioni mentre il cielo sbiancato di stelle disegna un’ombra iridescente.
Tutto, per lunghi attimi, appare pieno di senso e privo di segni.
Nulla emerge a indicare una direzione, ma permane nel proprio respiro.
Così prossima al nulla è la pienezza ora che lo spazio e il tempo rifluiscono l’uno nell’altro e la visione si fa, miracolosamente, luogo, togliendo a quest’ultimo ogni infima determinazione.
Ti accorgi di come sia fisico l’abbandono e concreta la devozione per una tale incalcolabile ebbrezza.
Porte spalancate i sensi di cui la ragione custodisce le chiavi, abbandonate in fondo al cuore.
All’opposto sta il mondo carico di segni, percepito come spettacolo: inizio e fine ripetuti, cercati.
Del tempo, padrone d’effetti, si plasma la statua di cera, affidata al fuoco, sciolta e di nuovo raccolta.
Il tempo è vizio da storici, passione oracolare, poesia e fuori dalla Notte, dea luminosa, nient’altro che un fiume a cui si chiede il passaggio: «ci furono momenti – scrisse Dione Cassio - in cui anche gli uccelli ritardarono le elezioni dei magistrati, mostrandosi contrari alla procedura degli interré».


«Così dunque finì anche questa guerra»

meraviglia degli avverbi: l’ariosa mestizia del dunque e dell’anche, toglie ardore al categorico inizio della frase; il modo con cui si concludono le guerre sparge di freschi polloni il campo del prossimo, inevitabile scontro

«vedendo i Romani intenti a tagliare legni e a costruire le macchine, ridevano»

riso più pesante del piombo, nato di pancia,
che dura finché dura il nodo;
un riso senza bordi, né luce,
protratto in faccia all’ignoto;
ridere di non sapere, ridere dell’immagine,
di ciò che sarà

«allora partì per Efeso e lì visse presso il tempio della dea»

senza più regno, non rimane che la vicinanza del bosco,
il lento oblio ai piedi della sposa del mondo

«in città era stato visto e catturato un gufo,

quartieri tornati selve, resi notte

«una statua aveva emesso sudore per tre giorni,

può un dio avvertire la fatica del vivere?

«una luce aveva solcato il cielo da mezzogiorno a oriente

invertendo il moto

«e molti fulmini e zolle di terra e pietre e cocci e sangue erano volati per l’aria»

come soffocati da un’aria, divenuta improvvisamente vischiosa e tagliente; tra due effetti teatrali – fulmini e sangue – il più allarmante e orrifico sono i cocci che volano, pari ad un sordida rivolta d’oggetti

«e, sceso dalle nave, delle serpi lo avevano seguito scompigliando le sue orme»

lasciò per terra lo stesso,
inconcludente, solco
che aveva tracciato in mare;
onde lo inseguivano
fin dentro il porto


Di là dal mare

Vicino ad un fiume – Ana è il suo nome – di là dal mare Ionio, in Epiro, scaturisce una sorgente di fuoco. Lì, la terra non s’imbeve d’acque, ma di fiamme, restando verde e rigogliosa.
Segno divino che il fuoco lasci l’aria tremante senza bruciare erba ed alberi attorno, e che quando piove
anziché affievolire s’innalzi con maggiore vigore, riconoscendo così la potestà di Giove.
Anche le parole fluiscono dal ventre come un soffio rovente, ma senza ustioni per chi le pronuncia, attratte fuori e risucchiate in cielo verso il sole e gli altri astri.
Perciò quella sorgente, simile ad altre fonti, è sempre pronta a parlare.
Chi vi si reca per chiedere voti getta incenso tra le sue labbra.

Se il responso è favorevole il fuoco brucia l’offerta, ed anche quella che, per avventura, cada distante la insegue e l’inghiotte.
Altrimenti, si ritrae, e resta, per così dire, muta.
Fiume e sorgente si trovano a poca distanza da Apollonia Corinzia.
Solo due argomenti restano esclusi: il matrimonio e la morte. Quel fuoco non tratta i piccoli incendi.


Nicola Dal Falco
11 agosto 2011


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vendredi 2 septembre 2011

Peireto Berengier : Heribert Barrera vo l’integrita


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Heribert Barrera vo l’integrita



Lou baile pouliti istouri sud-catalan Heribert Barrera, Sòci dóu Felibrige e Presidènt d’ounour de l’Assouciacioun Internaciounalo de Defènso di Lengo e Culturo Menaçado (A.I.D.L.C.M.), defuntè lou 27 de juliet 2011, dins si 94 an. Nascu à Barcilouno en 1917, aquesto persounalita dóu siècle XX, fuguè, de 1980 à 1984, lou proumié presidènt dóu Parlamen de Barcilouno, un cop l’autounoumìo retroubado après lou franquisme. Fuguè pièi elegi deputa éuroupen.

L’avèn couneigu tre 1978, quouro l’AIDLCM tenguè soun coungrès dins la Catalougno liéuro e autounomo. Venguè en 1983, coume Presidènt dóu Parlamen, pèr adurre éu-meme la Coupo catalano à Perpignan. Proumié rescontre di dos Coupo en l’ounour de la Mantenènço de Catalougno reviéudado. Un pau avans, aviéu agu la joio de la vèire, aquesto Coupo dins soun recate dóu Menistèri de la Culturo sus la Rambla Santa Mounica. Un souveni esmougu.

Heribert Barrera èro tambèn un di baile dóu IIen Coungrès de la Llenga catalana en 1986. Erian noumbrous, li felibre, de ié participa, un pau espanta davans un tal estrambord e tant de recepcioun óuficialo pèr l’aparamen d’uno lengo. Souspreso e regrèt pèr nautre...

E coume óublidarian li rescontre un pau de pertout en Europo, mounte Heribert Barrera e Pau Pons amavon de ramenta e de nous counta li grand moumen istouri dis annado 1930 qu’avien viscu parié tóuti dous. E coume óublidarian li vesprado amistouso à l’oustau e soun gentun pèr mi gènt ?

Heribert Barrera avié fa d’estùdi de chimìo e ensignè à l’Universita de Barcilouno avans de se counsara en plen à SA Catalougno. Rintrè en poulitico à 17 an e marquè soun parti pèr de desenau d’annado (l’Esquerra Republicana Catalana). Sa vido fuguè touto counsacrado à la Catalougno, à si liberta, à sa soubeiraneta e à sa lengo. Vèn d’acò que fuguè pèr nautre un ami e que dèu resta pèr tóuti un moudèle.

Uno de sis amigo nous escriéu sa tristesso e tout de long de sa letro tournon li mot d’umanita, de coumprenesoun, de sapiènço, de saviesso e mai que mai d’integrita. Un óumenage à l’ome fort que sabié sousteni lis autre fàci l’aversita e ié douna lou sentimen que falirien jamai, que restarien fidèu à soun ideau, sènso jamai trahi ni manca à sa paraulo.

Em’éu li catalan troubavon estrambord, roumantisme, generouseta, sacrifice, sèns, passioun e voio pèr ama sa terro emé grandour e digneta. Heribert Barrera èro pas l’ome di grand discours mai dis ate councrèt, de l’eisèmple. Un pensaire plen d’umanita, escouta e ausi. Eisigènt pèr éu tant coume pèr lis autre, amavo miés de faire si discours à l’estrangié en anglés pulèu que de parla castihan, ço que i’aurié sembla d’èstre uno trahisoun.

Un fuble de persounalita ié rendeguèron óumenage e tóuti li media d’Espagno faguèron resson d’aquelo despartido. Coume nous l’escriéu Carme Carmona : « Us regracio, us regraciem la vostra llavor, el vostre llegat de coratge, la vostra sinceritat, la vostra lleialtat, la vostra amistat, el vostre mestratge. El vostre exemple d’home integra resta i restarà en cadascú de nosaltres i en les contrades més llunyàries ».

La Catalougno a perdu un grand ome. Lou Felibrige e tóuti lis aparaire di lengo regiounalo an perdu un ami, un soustèn, un moudèle.



Peireto Berengier


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