jeudi 22 octobre 2009

Valéri Bernard : Maurice Faure (Ministre Félibre) & les langues de France

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1911 : Dans sa revue, L'Estello, le capoulier d'alors publia l'extrait d'un discours du Ministre de l'instruction publique, qui de surcroît, fut aussi majoral du Felibrige : Maurice Faure.

A la suite de ce morceau de démagogie, V. Bernard se plaignit de l'inaction de Maurice Faure au sein du pouvoir & surtout du fait de sa situation ???

Rien de neuf sous les étoiles, cela dit, doit-on attendre d'un politique plus que de la gestion de ses intérets de carrière au sein d'un parti ou d'une coalition, chère à la III ème république ? Peut-on aussi penser que la pression du pouvoir fut trop pesante pour espérer réformer un état aussi jacobin ?
Ou bien qu'un homme seul n'est rien quelque soit son génie, une sorte d'offense à Mistral de son vivant???

Cet article nous interpelle sur le sujet!

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An noum dôu Felibrige tout entié beve à l'egrègi Majourau En Maurise Faure, menistre de l'Estrucioun Publico e di Bèus-Art,



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ESCAPOULOUN Dôu Discours de Maurise Faure


....Dans tous les discours qui ont été prononcés il a été fait allusion à mon dévouement aux idées de décentralisation.

L'application de ces idées doit ; dans ma pensée, se concilier avec le maintien absolu de l'unilé de la nation. Il est indispensable à la grandeur et à la force du pays que tous les Français de toutes les anciennes provinces, dont l'adhésion volontaire a formé la Patrie, soient attachés de cœur et d'âme à la France une et indivisible, suivant la formule de la Convention.

Notre belle et douce langue française, toute imprégnée du génie des littératures antiques, est la vivante expression de cette unité politique. Partout, jusque dans les moindres hameaux, on doit la parler avec pureté, l'écrire avec correction, et c'est le plus haut devoir du ministre de l'Instruction publique de contribuer, de tout son pouvoir, à sa diffusion et à ses progrès, non seulement en France, par Faction de l'école laïque, mais encore à Pétranger où il importe d'assuror la prépondérance de la culture française.


Tout notre Midi provençal, dauphinois, languedocien et gascon qui a la bonne fortune de trouver dans ses vieux parlers une sorte de latin populaire, parle et écrit couramment la langue française, et ce n'est pas dans nos départements méridionaux que se rencontre la plus forte proportion d'illettrés.

De là, cette opinion, qui est celle d'éminents philologues coin me Michel Bréal, que la connaissance de ce bas-latin populaire, naturellement su par les enfants du peuple, loin de nuire à renseignement du français, peut, au contraire, le seconder et l'éclairer. Et Fon conclut, non sans raison, qu'on doit à ce double élément intellectuel cette netteté de pensée, cette vigueur de style qu'on remarque dans plusieurs écrivains originaires de Provence, tels que Vauvenargues, Thiers ou Mignet, et qui apparaît mieux encore dans la nouvelle Ecole contemporaine du Felibrige, dont l'originalité a été d'introduire dans la langue nationale, à la façon de Montaigne et de Rabelais, des mots ou des tournures provençales ou languedociennes. Tels, entre autres, Alphonse Daudet, Paul Arène, Ferdinand Fabre, Léon Cladel, et Emile Pouvillon, pour ne parler que des disparus.

Voilà, dans quel esprit d'attachement filial à la langue française, qui peut trouver ainsi, sans recourir aux éléments étrangers, une sorte d'attachement et de rénovation, nous aimons nos dialectes provençaux, ceux de Provence, comme le patois naïf et charmant des autres régions françaises que Littré appelle les archives de la langue nationale, et dont Victor Hugo disait, écrivant à Georges Sand, très éprise de son parler du Berry :

" Les patois ébauchent la langue comme l'aurore ébauche le jour, ils ont la grâce de l'aube matinale. "


C'est parce que Mistral a conservé pieusement à la France et immortalisé, dans ses poèmes impérissables, le plus beau de ses dialectes, la, langue provençale — qui, si elle n'est pas la langue française est, comme a dit l'un de mes plus éminents prédécesseurs, Jules Simon, une langue française, — que nous aimons et admirons le grand félibre, auquel vont à cette heure nos pensées, nos vœux et nos acclamations.

L'Estello – janvier février 1911

1 commentaire:

Michel Benoit a dit…

Fan caga li frountiero e li naciounalismo !
Li lengo soun di maridage.