A. Roux, poète de Sanilhac proche d'Uzès fut au début du XXème siècle un témoins des traditions et des moeurs de sa région l'Uzège, grace à Bernard Malzac, nous lui rendons hommage ( voie son oeuvre en cliquant sur ce lien)
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Les fileuses
D. Velasquez
LI DOS FIALAÏRO
Paouro viéio afeçiounado !
Tus qu’as fiala niéou e jour
Toun escagna’s débanado…
Ta fialouso à fa soun tour.
As abena tout toun cande
As acaba toun préfa
Paouro viéio ! Me demande –
Per qu’as agu tan léou fa.
Li plouvinas de Décembre
An ablajiga toun cor.
E tan redeji ti membre,
Que te n’a cousta la mort.
Paouro viéio mourriboundo !
Ploure toun enteramen.
Sus toun cros uno segoundo
Oï, ploure de tout moun sen.
Maï ta fiho vertuouso :
Vaï reprene toun béou trin
E fa vira ta fialouso
D’un cande noou e pé fin.
Es jouïno escarrabihado !...
Proumés – Porto l’Aveni –
E ven souéta Bono Annado
D’àquest’an que vaï veni.
Que siègue per moun parage,
Lou béou cande de la Pés –
Lou Bonur de moun village,
De touti li jen d’Uzès,
De soun bon journal afable
E dou mounde charitable.
D. Velasquez
LI DOS FIALAÏRO
Paouro viéio afeçiounado !
Tus qu’as fiala niéou e jour
Toun escagna’s débanado…
Ta fialouso à fa soun tour.
As abena tout toun cande
As acaba toun préfa
Paouro viéio ! Me demande –
Per qu’as agu tan léou fa.
Li plouvinas de Décembre
An ablajiga toun cor.
E tan redeji ti membre,
Que te n’a cousta la mort.
Paouro viéio mourriboundo !
Ploure toun enteramen.
Sus toun cros uno segoundo
Oï, ploure de tout moun sen.
Maï ta fiho vertuouso :
Vaï reprene toun béou trin
E fa vira ta fialouso
D’un cande noou e pé fin.
Es jouïno escarrabihado !...
Proumés – Porto l’Aveni –
E ven souéta Bono Annado
D’àquest’an que vaï veni.
Que siègue per moun parage,
Lou béou cande de la Pés –
Lou Bonur de moun village,
De touti li jen d’Uzès,
De soun bon journal afable
E dou mounde charitable.
Albert ROUX
G. Courbet
LES DEUX FILEUSES
Ah, pauvre vieille affectionnée,
Toi qui as filé nuit et jour,
Ton écheveau est terminé…
Ton rouet a fini son tour.
Tu as achevé tout ton chanvre
Supporté jusqu’au bout ton faix
Ma pauvre vieille ! Que comprendre ?
Pourquoi as-tu si vite fait ?
Les pluies et gelées de décembre
Ont fini par user ton corps
Et tellement raidi tes membres
Qu’elles t’ont conduit à la mort.
Ma pauvre vieille moribonde !
Je pleure ton enterrement.
Sur ton tombeau une seconde,
Je pleure d’attendrissement.
Mais ta fille si dévouée
Va reprendre le même train
Et faire tourner son rouet
Avec un chanvre neuf, plus fin.
Elle est jeune et attentionnée,
Elle promet bel Avenir
Et vient souhaiter la Bonne Année
À cette année qui va venir.
Qu’elle soit pour le voisinage
De la Paix le bel ornement,
Le vrai Bonheur pour mon village,
Pour Uzès avec tous ses gens.
Pour son bon journal agréable
Et pour la foule charitable.
Ah, pauvre vieille affectionnée,
Toi qui as filé nuit et jour,
Ton écheveau est terminé…
Ton rouet a fini son tour.
Tu as achevé tout ton chanvre
Supporté jusqu’au bout ton faix
Ma pauvre vieille ! Que comprendre ?
Pourquoi as-tu si vite fait ?
Les pluies et gelées de décembre
Ont fini par user ton corps
Et tellement raidi tes membres
Qu’elles t’ont conduit à la mort.
Ma pauvre vieille moribonde !
Je pleure ton enterrement.
Sur ton tombeau une seconde,
Je pleure d’attendrissement.
Mais ta fille si dévouée
Va reprendre le même train
Et faire tourner son rouet
Avec un chanvre neuf, plus fin.
Elle est jeune et attentionnée,
Elle promet bel Avenir
Et vient souhaiter la Bonne Année
À cette année qui va venir.
Qu’elle soit pour le voisinage
De la Paix le bel ornement,
Le vrai Bonheur pour mon village,
Pour Uzès avec tous ses gens.
Pour son bon journal agréable
Et pour la foule charitable.
Albert ROUX
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Dans « Lou terraïre de moun Péis », A. Roux mentionne sur la commune de Sanilhac « lou camin di fialaïra » in A. Roux : OEuvres. Textes et traduction, Lycée d’Uzès, 1985.
Ce chemin conduisait du village de l’auteur jusqu’à Pont-des-Charrettes.Même si les fileuses n’apparaissent dans ce poème que comme une allégorie du temps qui passe, A. Roux se réfère néanmoins à une tradition authentique. L’industrie textile fut en effet prospère en Uzège surtout au XVIIIe siècle. Toutefois, elle se maintint jusqu’à l’aube du XXe siècle : « La filature de la soie est, de toutes les anciennes industries textiles, celle qui se maintint le plus longtemps. Elle réussit même à se développer. La production sur place d’une partie de la matière première la favorise. La ville et la campagne continuent à lui fournir la main d’oeuvre ; les jeunes filles vont à la filature à la sortie de l’école. Cette activité continue à être liée au milieu naturel rural comme l’avait été toute l’industrie textile avant le XIXe siècle ; elle peut se maintenir en des formes parfois arriérées grâce aux très longues journées de travail et aux salaires souvent dérisoires.
Ainsi, dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’industrie de la soie est-elle encore prospère à Uzès qui, en 1879 possède 7 filatures ; la plus vaste, celle de Pont des Charrettes comprend 120 bassines. »
Ce poème est extrait de l'ouvrage : "lou Parage d'Usès", Ouvrage disponible auprès de : Bernard Malzac - 136 imp. du Marbrier 30000 Nimes ou malzac.bernard@libertysurf.fr - au prix de 10 euros - livre paru en 2007
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Ainsi, dans la seconde moitié du XIXe siècle, l’industrie de la soie est-elle encore prospère à Uzès qui, en 1879 possède 7 filatures ; la plus vaste, celle de Pont des Charrettes comprend 120 bassines. »
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Ce poème est extrait de l'ouvrage : "lou Parage d'Usès", Ouvrage disponible auprès de : Bernard Malzac - 136 imp. du Marbrier 30000 Nimes ou malzac.bernard@libertysurf.fr - au prix de 10 euros - livre paru en 2007
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