lundi 29 mars 2010

Nouno Judlin : ER DE FLAHUTET - 5 CANSOUN - 1937

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Nouno Judlin


Est-ce une chanson comme nous le suggère la présentation, en Provençal, du recueil de Nouno Judlin, ou bien une poésie.



Je ne suis pas suffisamment spécialiste pour en saisir l'éventuelle différence ! Dans tous les cas, ce texte est dur, très dur, en dehors de toutes formes d'existentialisme, banal ; il est l'image d'un début de siècle triste que cette première moitié du 20 ème...

Guerres, crises économiques, conditions de vie encore précaires, toute cette période est dans ces deux verions (française & Provençale) de ce texte
... nous montre qu'il peut être l'heure de l'Espoir.


Alain Marchand
L'arlésienne



L'ouro d'espèr

L'ouro d'espèr vai pica,
en van la pos suplica,
siés souleto,
bèn souleto.
Lou silènci es alentour,
que te plouro un dòu d'amour.
Siés souleto,
bèn souleto,
freirejant emé la mort,
espampairis de bèus ort,
e tant palo
que siés talo
qu'uno qu'à plus set de res.
Inguènt, baume n'i'a plus ges
que soulage
lou sòuvage
patimen de toun mau-cor.
'n'autro peno es en accord,
'me ta peno,
e vous meno
tòuti dous en rudo man.
Quau saup, moun Dieu, se deman,
en rajado
benurado
uno oufrèndo de soulèu
farié pas toun cor nouvèu ?
Mai prétendre
de l'atèndre
lou poudé te n'a quita.
L'ouro duro ei sens pieta.
Soun aguio,
lento, tuio.
Miejo-niue vèn de passa.
Lou calèu vai s'amoussa,
siés souleto,
bèn souleto.
L'ouro d'espèr a pica.




L'heure d'espoir

L'heure d'espoir va sonner.
En vain tu peux la supplier.
Tu es seule,
bien seule.
Le silence est alentour
qui pleure pour toi un deuil d'amour.
Tu es seule,
bien seule,
fraternisant avec la mort»
gaspilleuse de beaux jardins,
et si pâle
que tu es telle
qu'une n'ayant plus soif de rien.
Onguents, baumes, il nest plus rien
qui soulage
le sauvage
dénuement de ta souffrance.
Une autre peine s'accorde
avec ta peine
et vous mène
tous les deux d'une main rude.
Qui sait, mon Dieu, si demain
un rayonnement
heureux,
une offrande de soleil
ne rajeunirait pas ton cœur ?
Mais prétendre
l'attendre
tu n'en as plus le pouvoir.
l'heure dure est sans pitié,
Son aiguille,
lente, tue.
La mi-nuit vient de passer.
Le croisset va s'éteindre.
Tu es seule,
bien seule.
L'heure d'espoir a sonné.




Nouno Judlin
- 1937 -


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1 commentaire:

MATHILDE PRIMAVERA a dit…

pas gai gai gai tout ça !!! joli poème, mais pas gai gai gai du tout !!! Snif !!!
Mais, c'est en français, chouette, chouette, chouette !!!