mardi 8 décembre 2009

Pierre Millet : Poèmes en Français dont un manuscrit inédit en Lengo Nostro - 1950

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Recueil : Parhéliés de Pierre Millet
Ed. Marsyas


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ULTIMA THULE

à Raymond CHRISTOFLOUR.

Talisman rendu par le fleuve
En un jour de miséricorde,
Coupe oubliée, exquise preuve
Du peu que le destin m'accorde...

J'ai cherché pour qui cette coupe,
Quel était le nom de la morte,
Son visage dans l'eau qui coupe
La lumière qu'elle transporte.

Mais à l'oubli qui donc résiste ?
Je m'endormis sur le rivage :
Elle est retombée et l'eau triste
En garde pour toujours le gage.

Je vous désire encore, mensonge de la mer,
Quand l'aurore naissante a pénétré l'écume
Pour en faire jaillir en lumière une chair
Étincelante d'amertume.

Les dieux qui m'ont poussé vers ce monde mouvant
Enchaînent à vos flots mes jours d'ombre et de sable,
Illusion brûlante où brille dans le vent
Une Aphrodite impérissable.


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Hercules

Métamorphoses

à Jean-Baptiste ANGELI

Ces échecs, ce cœur solitaire,
Repoussé dans tous ses élans,
Sont l'humus, la cendre légère,
Mère des lis étincelants.

D'une étreinte, hélas, interdite
Et qui rend les cœurs plus amers,
Jaillit, lumineuse, Aphrodite,
Sur la belle danse des mers.

Car tout gonfle un nouveau langage,
Qui s'incarne de toutes parts
Et transforme ton vœu sauvage
Aux lumières des étendards.

Pour que l'univers se dessine,
S'accordant aux sons de ta voix,
II faut tes amours en ruine
Qui se haussent comme un pavois.

Aphrodite & Pan

Je ne te dirai rien, penché sur l'asphodète
Qui te garde à jamais :
Ta mémoire a cessé d'être une onde fidèle
Aux formes que j'aimais ;

Mais je rêve déjà que la rive interdite
M'ouvre son golfe amer,
Puisque je n'entends plus le rire d'Aphrodite
Ruisseler sur la mer.

Les jours dilapidés hanteront ma, mémoire
Sans m'apporter le prix de ce que j'ai souffert
Et pour tout effacer, le mensonge et la gloire,
Je laisserai sur moi se refermer la mer.

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Un Poème manuscrit & inédit
en Prouvènçau de P. Millet


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