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François Viangalli : Densité brève
U culore nasce incù u lume :
ch’ellu si cambii u lume,
s’alteranu i culori.
Postu chì ùn ci sὸ paesi
chì t’abbianu listesa polvera.
Ùn si pὸ parte da qualsiasi locu
senza mutà se stessu,
corpu è anima :
facenu l’ochji l’esiliu primu.
La couleur naît de la lumière :
que la lumière change,
les couleurs s’altèrent.
Comme il n’est de pays
qui soient jumeaux,
qui portent la même poussière.
On ne peut quitter un lieu,
sans se changer soi-même,
corps et âme :
c’est le regard qui crée
le premier exil.
Chjara notte chì riposa,
quale sà quant’è mè
l’esiliu è a vicinanza
di e pensate sin’à a terra,
issa terra umida è muscosa
nù l’inguernu di u ritornu ?
Claire nuit qui repose,
qui sait comme moi
l’exil et la proximité
des pensées jusqu’à la terre,
cette terre humide et parfumée
dans l’hiver du retour ?
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Avec l'aimable l'autorisation de Norbert Paganelli
Revue : NU(e) - 13 poètes corses
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3 commentaires:
Bravo pour cette mise en ligne (mise en bouche ?) de cette belle poésie écrite en langue corse. Eh ! Elle vie la langue corse....ainsi que toutes les autres minoritaires de France, de Navarre et d'ailleurs... Ce sont les mauvaises herbes indispensables à notre salut, ce sont les adventices du 8° jour, ce sont des preuves d'amour pour la grande humanité qui ne souhaite pas porter de vêtements repassés ni de chaussures trop lustrées. C'est la vie quoi ! Merci à toi ami Marsyas !
Intéressant, étonnant.. bien que la traduction française fasse perdre de son charme à ce beau poème. A entendre ce doit être magnifique!
Les brins de poésie soufflés par son frère durant ses cours sont tout autant appréciables.
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