mardi 12 mai 2009

Alan Costantini : Li Porto Reialo

Alan Costantini nous propose une vision comparée de l'organisation architecturale de l'espace dans les théâtres & dans les églises. GrasDe la plus hautes antiquité, rien de nouveau sous le soleil ? Pas grand chose nous semble dire cet article, d'une manière visible et invisible... Article bilingue.

Th. Antique Orange Photo A Constantini


Li Porto reialo

L’an passa, au moumen di Couregìo, lou Counsèu generau de la Vaucluso presentè dins soun oustau, proche de l’Arc, uno espausado de foutò sus li tiatre anti encaro vesible à l’entour de la Mieterrano. Coume pèr noste Cièri, se poudié vèire que tóuti li muraio de sceno avien la particularita d’agué tres porto : la proumiero, au mitan, dicho « porto reialo », èro acoumpagnado, de cade caire, pèr dos intrado mai pichoto, sounado « porto espitalo ». Aquel agensamen m’a fa pensa à la dispousicioun dóu pourtau di gràndi catedralo o à-n-aquéu dis iconostàsi di glèiso bizantino que sa duberturo centralo, aquelo que soulet lou prèire ié pòu passa, es couneigudo tambèn souto lou noum de « porto reialo ».
Un tèste d’introuducioun à la mostro evoucavo la pouësìo di rouino: «… aquéli formo gausido, estoufado pèr la vegetacioun ounte se devino encaro lou liò sacra ounte avenissien li revelacioun. Lou tèms de la representacioun, lou tiatre èro lou centre dóu mounde ». Amor d’acò, se sounjan au mistèri di « porto reialo », poudèn pas nega uno meno de countinuëta entre lou dramo de l’Antiqueta e la Divino Liturgìo.
D’uno paret à l’autro, quaucarèn pamens a chanja : l’image de Jèsu a ramplaça aquelo de l’Emperaire. Se vèi ansin que lou Crestianisme a rèn abouli mai qu’a simplamen reitifica li religioun bestorto d’antan… « Pourtau, enauras li frountoun, enaussas-vous, etèrni porto, pèr l’intrado dóu Rèi de glòri. » (Saume 24, 7)



détails St des Saints - chapelle X-XIéme siècle Korfos Grèce

Les Portes royales

L’année dernière, à l’époque des Chorégies, le Conseil général de Vaucluse présenta dans sa maison située près de l’Arc, une exposition photographique sur les théâtres antiques toujours visibles sur le pourtour de la Méditerranée. Comme pour notre théâtre d’Orange, on pouvait constater que tous les murs de scène avaient la particularité d’avoir trois portes : la première, au milieu, dite « porte royale » était accompagnée, de chaque côté, de deux entrées plus petites appelées « portes hospitales ». Cette agencement m’a fait penser à la disposition du portail des grandes cathédrales ou à celle des iconostases des églises byzantines dont l’ouverture centrale, reservée au seuls prêtres, est également connue sous le nom de « porte royale ».
Un texte d’introduction à la série de clichés évoquait la poésie des ruines : «…ces formes usées, envahies par la végétation où se devinent encore le lieu sacré où se produisaient les révélations. Le temps de la représentation le théâtre était le centre du monde». A cause de cela, si nous songeons au mystère des « portes royales », nous ne pouvons pas nier une espèce de continuité entre le drame de l’Antiquité et la Divine Liturgie.
D’un mur à l’autre quelque chose cependant a changé : l’image de Jésus a remplacé celle de l’Empereur. On constate ainsi que le Christianisme n’a rien aboli mais qu’il a simplement rectifié les religions dévoyées de jadis… « Portes, élevez vos linteaux, élevez vous, portes éternelles, pour l’entrée du Roi de gloire. » (Ps. 24,7)

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