mardi 3 mars 2009

une autre vision sur Frédéric Mistral



Moins poétique plus terre à terre, une idée de la pensée du jeune Mistral, peut être de son instinct de provocation? Plus tard, il fut conseiller municipal royaliste de Maiano! Frédéric Mistral écrivit...


...à Roumaniho - Ais de Prouvènço lou 9 de jun de 1849


Il est bien évident maintenant que la droite de l’Assemblée, c’est-à-dire les blancs, les bleus, les faux-républicains, enfin tout ce qui s’intitule honnête et modéré n’est qu’une horde de brigands qui ne tendent qu’à traîner la France dans la boue, à avilir cette sainte République qui, à sa première apparition, fit dégringoler six rois et qui maintenant n’est plus qu’une fragile poupée que le moindre roitelet peut braver et brave impunément.

Il est bien évident que ceux qui votent contre l’abolition de l’impôt du sel, des lettres, des boissons ne sont pas et ne peuvent pas être les amis du peuple. Vous me disiez quand je vous vis que les romains, Mazzoni, Garibaldi et autres gaspillaient et vendaient tous les chefs d’oeuvre de la ville éternelle; eh bien! cher ami, nous allons voir si le boulet qui va ravager le Vatican et Saint-Pierre sera romain ou français, nous allons voir quels seront les vandales, des révolutionnaires romains ou du général royaliste Oudinot.

Vous me reprochez d’être trop rouge. Eh! diable, comment voulez-vous que je ne vois pas rouge sang-de-boeuf, quand je vois nos honnêtes modérés, Odilon, Thiers, Berryer, Falloux faire monter la garde au pied des Alpes à notre brave armée, tandis que Radetzki met la belle et malheureuse Italie à feu et à sang, galopant avec ses Slaves sur les ruines fumantes de Milano, Peschiera del Garda, Padova, Verona, Alessandria, Genova, Bologna, Ancona, Senigaglia, Firenze, Livorno, etc… pillant, violant, détruisant tous les plus beaux vestiges que l’art ait laissé dans le monde, et le Pape soutirant les quêtes de l’Irlande affamée, pour soudoyer les spadassins qui vont rétablir ses armoiries par les villes saccagées par l’autrichien!

O abomination! Et un Pontife du Christ qui ne devrait avoir qu’un bâton et des sandales, un Pontife qui a empêché ses sujets de voler au secours de Milan assiégé par les Slaves, ne va pas s’interposer entre 2 armées, venues au mains pour sa propre cause, entre ses sujets qu’il appelle des bêtes féroces et ces mêmes Slaves qu’il appelle ses très chers fils en J. C.

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