lundi 20 janvier 2014

Ive Gourgaud : OCCITANS ? NON : CÉVENOLS ! ou DE L’IDENTITE CEVENOLE

 
 
OCCITANS ?
NON : CÉVENOLS !



Ed. Aigo Vivo 2014

DE L’IDENTITE CEVENOLE



    Les éditions populaires Aigo Vivo viennent de faire paraître, dans la nouvelle collection « Identités », une étude intitulée OCCITANS ? NON : CEVENOLS ! dont la page de couverture est ici reproduite dans sa version originale (celle du livret est en noir et blanc).

    On aura compris, à la simple lecture de ce titre, qu’il s’agit d’une déclaration d’indépendance vis-à-vis d’une idéologie occitane qui occupe trop souvent le devant de la scène : voici ce qui est dit dans l’Introduction de l’ouvrage, pages 3-4 :

    « Vues de Paris, de Toulouse ou de Montpellier, les Cévennes c’est le Languedoc ou l’Occitanie, et le parler des Cévenols n’est qu’une variante de la langue occitane.
    Mais vues d’ici, les Cévennes ne ressemblent qu’à elles-mêmes, et leur langage, comme l’ensemble de leur civilisation, n’est ni du « languedocien » ni de l’ « occitan » : c’est du cévenol
    Nous sommes particulièrement fiers de notre petit pays, de ses paysages construits en faisso et en acol, de ses maisons flanquées de leur cledo.
Fiers de notre Histoire qui ne connaît nullement les Cathares et si peu les Troubadours, mais qui résonne des exploits des Camisards et de leurs chants de liberté.
Fiers, même sans être Protestants, de cette Religion Réformée calviniste qui imprègne notre esprit et notre façon d’être, pour tout dire notre personnalité.
C’est tout cela, et bien d’autres choses encore, qui nous opposent à ce mouvement de pensée qu’on appelle l’occitanisme, avec lequel nous sommes malheureusement trop souvent confondus.

Il convenait donc d’exposer clairement ce que nous sommes, et aussi ce que nous ne sommes pas, ce que nous nous refusons d’être, car notre personnalité historique a su se forger dans le refus : refus de se laisser asservir par un roi qu’on prétend « grand » alors même qu’il répand la désolation et la mort en Cévennes ; refus de devenir catholique lorsque l’on a vécu et que l’on est prêt à mourir pour sa religion calviniste et pour la tolérance.

A tous les occitanistes qui prétendent que nous sommes occitans « qu’on le veuille ou non », ou que nous sommes occitans « sans le savoir », nous adressons cette déclaration d’indépendance, qui est refus d’asservissement. »
Suivent six chapitres qui, systématiquement, opposent des réalités de l’occitanisme et leur équivalent cévenol :
  • Occitanie ou Cévennes ?
  • Langue occitane ou Langue cévenole ?
  • Graphie occitane ou graphies cévenoles ?
  • Littérature occitane ou Littérature cévenole ?
  • Croix occitane ou Croix cévenole ?
  • Cathares ou Camisards ?
 A chaque pas, on se rend compte que les réalités du pays cévenol s’opposent nettement aux fantasmes occitanistes : c’est ce qui explique que les Cévenols, dans leur écrasante majorité, rejettent les mythes de l’Occitanie. En particulier, il est stupéfiant de penser que certains Cévenols, qui peut-être descendent d’ancêtres camisards, ont assez de cynisme ou d’inconscience pour se présenter à leur peuple sous cette Croix occitane qui est précisément le symbole du Languedoc de l’Ancien Régime, c’est-à-dire de l’entité politique qui a si cruellement réprimé le peuple cévenol et ses combattants camisards !
En annexes, on trouvera deux petites études ; la première est intitulée « Le mépris des Occitans pour la langue cévenole » car on y découvre, citations à l’appui, qu’un ouvrage pédagogique de l’IEO (Institut d’Etudes Occitanes) demande aux jeunes Cévenols de  remplacer leurs mots authentiques par des formes toulousaines jugées « bien meilleures », les formes cévenoles étant traitées de « vulgarismes » !
 
Quant à la seconde, nous la reproduisons ici pour le plaisir des lecteurs de MARSYAS2 :
Un « grand poète occitan » : Perbosc
 
« Perbosc est l’un des deux instituteurs qui ont inventé, à la fin du XIXe siècle, la graphie dite « occitane », et à cause de cela la critique occitaniste ne tarit pas d’éloges sur son génie poétique : dans son épaisse Nouvelle histoire de la littérature occitane, Robert Lafont va jusqu’à lui trouver « une virtuosité de versificateur qui dépasse même celle de Mistral » (page 712) ! Je laisse le lecteur juger des qualités de la « langue occitane » de ce génie en reproduisant quelques vers extraits d’un LAUS publié dans une revue occitano-catalane intitulée… Occitania (n°4, 1905, page 13 sq.) :
 

 Dades-lo-Natre, sempre, es aqui, lo beluc,
Idolent, gos ernhos, de tot son mal aluc
Quand pasa, independent, lo qu’a pron d’abeluc

Per se dezenferriar de las vanas mesorgas
E per s’acaminar, tram sanhases e gorgas,
Cap als blavencs acrins ont son las blozas sorgas.
 



Je laisse également, au lecteur qui connaît le cévenol, le soin d’évaluer l’intérêt qu’il y aurait à remplacer notre langue ancestrale par ce salmigondis catalano-toulousain, qui est peut-être compréhensible pour un Languedocien du Sud-ouest mais sûrement pas pour un Cévenol.

Ceux qui désirent lire davantage de textes dans la « langue occitane » des compères Perbosc-Estieu pourront consulter, sur le site OCCITANICA, toute la production de leur revue MONT-SEGUR (toujours les Cathares) : je conseille vivement la lecture des poèmes de Paul Rejin, encore plus incompréhensibles que ceux des « maîtres » Estieu et Perbosc ! »
 
 
I.G. - 2014

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Yves Gourgaud : « Occitans ? Non : Cévenols ! », un ouvrage de 48 pages des Editions populaires Aigo Vivo (n° 112, janvier 2014). Prix : 5 euro franco de port, à régler par chèque à l’ordre de : Yves Gourgaud, 56 avenue du 8 mai, 30520 Saint-Martin-de-Valgalgues.



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