mardi 4 février 2014

Albert ROUX LA PROUFÉTESSO DOU TEMPLE DRUIDIQUE D’UZÈS - - LA PROPHÉTESSE DU TEMPLE DES DRUIDES D’UZÈS







LA PROUFÉTESSO DOU TEMPLE DRUIDIQUE
D’UZÈS
 

En faço dou castel Berard,
Per lo camin dis Escaleto
Ia’qui’n soubaou cata d’un bar
E de laouzo pas pichoteto.
Es rescoundu din li bouïssoun,
Es emplastra contro l’outuro.
Per lou trouva foou serca proun.
Faï vis à vis à Fon d’Avuro.
Quaou ié restavo din qu’un tèm ?
Es bateja : Temple Druidique.
Entren ié’n paou se voulès bèn,
Veiren aquel oustaou antique
 
Paréi que dou tèm di Galouès,
Li prumié abitan d’Uzès
S’éroun estaIa ver Fon d’Avuro
Tan bèn foutu per la naturo.
Vous apprendraï pas rèn de noou.
Vole pas tro faïre la résso...
Aquel Temple servié se poou
De clouètre à la Proufétesso.
A drécho din lou ro taya
Espinchas la cambra carrado.
De la vièrjo que ia véia
Quaou sa beléou quand d’annado.
Coundannado aqui per toujour
La paouro sacrifiado ?
Prenié tout juste un paou de jour

Per la fenjasclo eschancrado.
E d’aquel pichot fenestroun,
Quand languissié, pechaïrasso !
Escoutavo lis aouceloun
Canta din la bouscarasso.
Espinchavo li passan
En gemissèn, en pregan.
Beléou de fès se proumenavo
D’avan lou pichot jardiné,
Un Patriarcho la gardavo,
Soul lou bon vièl avié aquel dré
Aquel pretre à barba ranco !
Ero soun soul counpagnoun.
Es el que fasié la pitanço
A l’escar din qu’un cantoun.
La Proufetésso venerado
D’un paoure puple ignourèn,
En attendèn d’estre counsultado
Desperissié din soun couvèn.
 
Albert ROUX

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LA PROPHÉTESSE DU TEMPLE
DES DRUIDES D’UZÈS



Exactement face au château Bérard,
Du côté du chemin de l’Escalette,
Une grotte se couvre d’un rempart
Naturel avec de larges arêtes.
Dans les buissons elle peut se cacher,
Elle est appliquée contre la hauteur.
Pour la trouver il faut bien la chercher.
Elle fait face à la vallée de l’Eure ;
Qui y habitait dans un temps ancien ?
Elle a été nommée Temple Druidique.
Entrons y un peu si vous voulez bien
Pour découvrir cette demeure antique.
 
Il paraît qu’à l’époque des Gaulois,
Les tout premiers habitants uzégeois,
Vivaient au bord de la vallée de l’Eure
Que la nature couvre de faveurs.
De nouveau je ne vous apprendrai rien.
Je ne veux pas me répéter sans cesse...
Ce Temple servait, cela se peut bien,
De cloître pour la jeune Prophétesse. 
Sur la droite dans le rocher taillée,
Regardez donc cette chambre carrée
De cette vierge qui y a veillé.
Combien d’années peut-être, qui saurait,
Emprisonnée dans ce lieu pour toujours
La pauvre sacrifiée séquestrée ?
Elle ne recevait qu’un peu de jour

Traversant une lézarde échancrée.
Abritée derrière ce fenestron,
Quand elle languissait, la malheureuse
Donnait son attention aux oisillons
Qui chantaient dans les touffes épineuses.
Elle guettait l’arrivée des passants
Avec des gémissements, en priant.
Parfois pourtant elle se promenait
Devant le tout petit jardin étroit
Tandis qu’un Patriarche la gardait,
Seul le bon vieux avait reçu ce droit.
Avec sa barbe chenue ce prélat (4)
Était le seul à vivre à son côté.
C’est lui qui préparait tous les repas
Dans un tout petit recoin écarté.
Cette prophétesse, en vénération
Auprès d’un peuple pauvre et ignorant,
En attendant ses vaticinations,
Dépérissait au fond de son couvent.
 

Albert ROUX



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