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Un poème montpelliérain
de 1729
de 1729
Cette poésie a été imprimée « A Montpellier, chez Jean Martel, imprimeur ordinaire du Roy et des Etats de Languedoc, près l’Intendance. 1729 » : c’est du moins ce que relève le copiste du texte, qui a ajouté cette note en marge de la poésie :
« Copié littéralement sur l’imprimé, tant pour l’orthographe que pour la ponctuation »
Un lecteur de Marsyas2 pourra peut-être retrouver le nom de l’auteur ? le seul indice que nous laisse le texte, c’est qu’il est l’ami de l’abbé Plomet, personnage montpelliérain assez connu.
Je reproduis à mon tour « littéralement » la copie (anonyme) de ce poème imprimé en 1729 :
Lou Printems
« Imitation de la quatrième ode d’au premié livre d’Horace. Solvitur acris hyems adressade a Moussu l’abbé Plomet, per soun tres-humble servitou M** »
Un lecteur de Marsyas2 pourra peut-être retrouver le nom de l’auteur ? le seul indice que nous laisse le texte, c’est qu’il est l’ami de l’abbé Plomet, personnage montpelliérain assez connu.
Je reproduis à mon tour « littéralement » la copie (anonyme) de ce poème imprimé en 1729 :
Lou Printems
« Imitation de la quatrième ode d’au premié livre d’Horace. Solvitur acris hyems adressade a Moussu l’abbé Plomet, per soun tres-humble servitou M** »
1
Plomet à la saisoun nouvelle,
Un affroux hiver a cedat :
Enfin, de sa rigou mourtelle,
Lou Printems nous a delivrat :
Lou magistrau, la tremountane,
Qu’à force de buffa s’escane
Fan place as airs douces et fins ,
Que d’un aimable badinage
Caressaran nostre visage,
May que garden pas lou dedins.
2
Nostres marchands s’en van à Cette
Per mettre en mar sous bastimens
Lou bestiau que broute l’herbette
Se doune mille Passe-tems ;
Quand ere enfermat à l’estable
Triste, perclus et miserable
Reclamave sa libertat :
La retraite que lou caufave
Quauques moumens, lou soulageave ;
Mais aymave may estre au prat.
3
Lou païsan dins sa tagneyre
Are n’es pas engrepesit
Au cantou de la chimigneyre
Demore pas pus appigrit :
La barbaste lusente et blanque,
La glace qu’en Estieu nous manque,
Coume fara pas aquest’an,
Rescondou pas dins nostre prade,
Aquelle verdou tant aimade
D’ounte souven nous égayan.
4
Venés veyre nostres fillettes,
Que trefoulissou de dansa.
Sus l’herbe, et las margaridettes
Toutes s’empressou de sauta ;
Ou dins un recoin dau Peyrou,
Proufitou dau cla de la Lune,
Jusque qu’une Mere importune
Ven crida coum’un Lougarou.
5
Que lous faseyres de farrailles
Buffou lou fioc tan que voudran,
Qu’en lou martel et las tenailles
Tout lou jour exerçou sa man :
Dau Printems celebren la feste :
Plomet, courounen nostre teste
De la Meurtre qu’à pene nay ;
De las flous dont la terre ouverte
Peuple la campagne deserte,
Quau carga chacun nostre fay.
6
Lous agnels soun tendres et grasses,
Lous cabrits li devou pas res ;
Dins lou plasé das bons Repasses,
Se quau diverti quauque fes :
Proufiten dau tems que nous reste ;
La Mor noun sera que trop leste ;
Savés qu’espargne pas degun :
Lou Louvre embe toute sa Garde,
Permes l’intrade à la Camarde
Coume la cabane d’un Gus.
7
Pourten pas lion nostre esperance,
Tout-à-cop nous faudra parti ;
Qu’agen richesse, aboundance,
D’aqueste Mounde quau sourti :
Mais qu’une maudite tristesse
Cause pas pus nostre paresse ;
Nous soumetten pas à las leys
D’un chagrin, que se nous tuave,
En la fougasse de la fave
Pourrian pas pus faire lous Reys.
(présenté et retranscrit
par Yves Gourgaud)
par Yves Gourgaud)
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