Ce monde m'est cher. Il fut jusqu'à la création du train l'artère de circulation de la Provence et des pays rhodaniens (Lyonnais, Suisse, basse Bourgogne), avec le percement du Canal du Rhône à Sète & du canal du midi, le lac Léman joignait l'Atlantique...
Les délires de grandeurs de Roque-Ferrier (Cf notre récent article), pour sa très chère "Montpellier" sont là au milieu de cette ensemble, de ce monde de labeur & de modernité.
En cette époque où l'écologie pourrait sembler être une voie de salut, pourquoi ne pas repenser au fluvial pour autre chose que le tourisme??? Revenir à ce monde qui donnait vie et liait un paysage, le Rhône "laborieux" serait peut être une solution pour notre monde moderne.
En fin d'article vous verrez un exemple similaire de la chrétienté orthodoxe... où la foule des symboles chrétiens se retrouvent...
LA CROIX DES MARINIERS (description de la photo) :
Cette croix décorée des instruments de la Passion n’est pas une spécificité rhodanienne. On la retrouve, en effet, dans d’autres zones du monde catholique, l’Allemagne notamment. Les plus anciens exemplaires conservés dans les collections publiques ou privées datent de la fin du 18ème siècle. Ce type de croix disparut avec la fin de la batellerie traditionnelle sur le Rhône vers 1830. Par son foisonnement ornemental et sa facture naïve la croix des mariniers est l’expression d’une piété baroque et populaire. Elle est également un objet de dévotion qui, menant du Jardin des Oliviers au Golgotha, permet de méditer sur la Passion du Christ, véritable terme de l’histoire du Salut. A quelques variantes près on y trouve les symboles suivants :
- le coq et l’ange sonnant de la trompette : le coq rappelle le reniement de Saint-Pierre et l’ange le jugement dernier ;
- le titre de la croix : cartouche qui porte l’inscription INRI (Jésus de Nazareth Roi des Juifs) ;
- le cœur ardent percé d’une flèche : symbole de l’amour du Christ ;
- le Crucifié : parfois remplacé, au centre de la croix, par le « Voile de Véronique » ;
- la Colombe représente le Saint-Esprit ;
- le sceptre dérisoire : après avoir été flagellé les soldats placent dans les mains du Christ un roseau, au motif qu’il avait affirmé à Pilate qu’il était roi ;
- le glaive : « badelaire », sorte de glaive courbe avec lequel Saint-Pierre frappa Malchus, serviteur du Grand-Prêtre et lui trancha l’oreille ;
- les verges avec lesquelles les soldats frappèrent Jésus ;
- la tunique sans couture du Christ que les quatre soldats gardant le calvaire préférèrent jouer aux dés plutôt que de la déchirer ;
- les dés apparaissent sur la face occupée par cinq points (allusion aux 5 plaies de Christ)
- la bourse renversée de laquelle tombent les trente derniers, prix de la trahison de Judas ;
- le crâne et les deux tibias : claire allégorie du fait que le nouvel Adam succède à l’ancien ; selon une tradition le père des hommes aurait été enterré au Golgotha, en araméen « lieu du crâne » ;
- l’échelle et la colonne de la flagellation : le Christ aurait été attaché à une colonne afin d’être flagellé ; l’échelle rappelle la descente du corps du Crucifié après sa mort ;
- l’éponge montée sur une pique servit à humecter les lèvres du Christ en croix qui demandait à boire ;
- les fouets avec lesquels Jésus fut flagellé ;
- le calice et l’hostie : la coupe de fiel est celle présentée à Jésus par l’ange au Jardin des Oliviers ; l’hostie représente l’institution de l’Eucharistie ;
- les tenailles ont servi à enlever les clous du Crucifié ;
- le marteau qui a percé les mains et les pieds du Christ ;
- le soleil et la lune : les luminaires à l’arrêt représentent le passage du temps humain au temps divin ;
- l’aiguière représente à la fois le vase contenant du vinaigre présenté au Crucifié sur une éponge et le lavement des mains de Pilate ;
- la lanterne est celle portée par Malchus, valet du Grand-Prêtre, conduisant la troupe venue arrêter Jésus à Gethsémani ;
- la lance qui perça le flanc du supplicié d’où s’écoulèrent de l’eau et du sang.
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La crous di marinié
La crous di marinié Dins l’anciano batelarié roudanenco la poupo de la barco de tèsto, aquelo dóu « patroun » di famous counvoi que trafegavon sus lou flume, pourtavo uno crous ournado dis estrumen de la passioun : la coulouno e li fouit de la flagelacioun, l’estenaio e lou martèu, li vergo, lou scètre de derisioun, lou glàsi de Sant Pèire, lou gau, lou cor ardènt trouca pèr uno sageto, l’espoungo mountado sus uno pico, la lanço que durbiguè lou flanc dóu Crist, lou cran d’Adam, la bourso revessado emé li trento denié, la tunico sènso courduro, li dat que traguèron li sourdat pèr tira au sort la tunico e que mostron la chifro cinq (li cinq plago dóu Crist), la lanterno dóu varlet dóu Grand Prèire, la coupo d’amareso dóu Jardin dis óulivo que represento tambèn lou calice de l’istitucioun de l’éucaristìo, l’eigadiero que Pons Pilato se n’en serviguè pèr se lava li man, lou titre de la crous, lou soulèu e la luno, lou vèu de Verounico.
Se pòu medita tóuti aquéli simbole. N’i’a un pamens qu’ai pas cita : l’escalo que serviguè à la davalado dóu cors divin. Amerito un coumentàri especiau. D’efèt es lou soulet estrumen que nous remando à l’Ancian Testamen : la vesioun de l’escalo dóu sounge de Jacob. Aquest episòdi dóu libre de la Genèsi poudié pas èstre coumpres en plen pèr lis Ebriéu. En realita acò d’aqui que pantaiè Jacob èro uno figuro de la crous de Jéuse-Crist.
Es bonodi la crous dóu Sauvaire e soulamen pèr elo que l’ome pòu escala enjusco à la glòri divino. Lou fai pèr gràci e noun d’esperéu.
Alan Costantini
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