vendredi 19 juin 2009

Louis-Xavier de Ricard : LOU LENGADOC - A l'ami catalan: Juan Bautista Enseñat

Louis-Xavier de Ricard est l'acteur politico-linguistique du XIX ème montpelliérain, ses engagements, sa production écrite, ses actions bienfaisantes ne sont plus à commenter...
Il fait parti de ce Languedoc qui "combat" pendant que la Provence... Ce raccourcis trop simpliste, est un outrage à Clovis Hugues, J. Désananat, V. Gélu & voire à Mistral lui même.

Chacun avec ses moyens, selon le lieu où il vit, fait. Ce fut le cas de De Ricard, il fit. L'ingratitude des ans l'ont envoyé aux oubliettes de l'Histoire. Montpellier vous savez, la pseudo-surdouée, l'a tout autant oubliée...
Le poème que je vous propose ce jour est dédié à l'un de ses amis catalans, l'exotisme de cette époque pour les "félibres fédéralistes"... Il était de bon ton d'avoir un ami opprimé par ailleurs...
Par ce lyrisme symbolique De Ricard exacerbe les valeurs naturelles pour en faire une méthaphore libertaire un air de commune souffle sur le Languedoc...




LOU LENGADOC

A l'amic catalan: Juan Bautista Enseñat

A la prima dau mounde (1), à l'esclaire abrial,
Quand l'ome escarcalhaba (2), à plé de sa peitrina,
La bestia ount s'acatet soun asirada divina,
Natura se soungèt de faire aquel Nisal ;

E trenaira valhenta a-n'un tant bèu trabal,
Prenguet, amourousit e tors coum' amarina (3),
Lou ribeirès (4), amar amour de la marina ;
Lou flum qu'afloca (5) daus lous estancs, per aval ;

La cola fugidissa e lou causse aparaire
Que soun aspressa fera (6) encresta (7) lou terraire
D'un poudé que jamai sera pas assautat : (8)

Lou Nis es preste, a dich, o Justicia eternala !
Un pople i'es pausat que, caumat (9) jout toun ala,
Vai espelir per tus e per la Libertat ! »


(1) Au printemps, au commencement du monde.
(2) Quand l'homme dépouillait la bête. Litt. : Quand l'homme faisait craquer à pleine poitrine la bête... etc. (Tr. de S. de Ricard.)
(3) Osier. — (4) Rivage. — (5) Coule vers. — (6) Apreté sauvage. (7) Couronne. Encrestar, terme de maçon ; chaperonner un mur.
(8) Attaqué. — (9) Chauffé, ici couvé.

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