mercredi 18 décembre 2013

Ive Gourgaud : Sous la Croix… cévenole !





Sous la Croix… cévenole !


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    Nous, les Cévenols, sommes des réboussiès (contradicteurs) : plus on nous affirmera que notre langue est « occitane », et plus nous affirmerons, nous, que notre langue est cévenole.
Notre félibre majoral Arnavielle l’écrivait déjà dans le premier Armagna Cevenòu en 1874, où il terminait ainsi son Bréviaire de l’Histoire cévenole, à la page 3 : « Le Félibrige en Cévennes ; renaissance de la langue cévenole » ; et page 11, au début de sa Chronique cévenole, il affirmait : « Il suffit de nommer Sauvages, La Fare-Alais, Mathieu Lacroix, sans compter ceux qui sont moins connus, qui avant notre époque on écrit avec bonheur en langue cévenole. »

    Voulez-vous encore un félibre ? C’est Marius Dumas, de Saint-Jean-de-Serres, qui en 1878 nous donnait sa « Chanson de la langue Cévenole ».

    Et le grand conteur de Saint-Jean-du-Gard Aimé Vignon, lorsqu’il nous présente, dans le CD Psaumes, cantiques et complaintes, un poème de Bigot en version cévenole, que nous dit-il ? Il nous dit, en français, que ce poème est « en langue cévenole »   
Nous sommes des réboussiès, vous dis-je : plus on nous affirmera que nous devons tous nous rassembler sous la croix de Toulouse, et plus nous affirmerons, nous, que nous ne connaissons qu’une seule croix, cette Croix Cévenole qui accompagne le titre de notre Almanach.
Vous allez peut-être me dire : « Mais cette Croix cévenole dont vous parlez, c’est une croix huguenote ! »
Moi, braves gens, je fais confiance à un Huguenot, historien du protestantisme et lui-même Pasteur de la Religion Réformée : je veux parler du Vivarois Charles Bost dont l’ami, le docteur Malzac de Lasalle, écrivit un article intitulé « A propos de la Croix Cévenole » e qui fut republié par Cévennes Magazine le 26 octobre 2013. Or que nous dit le Pasteur Bost dans cet article ?
Il écrit que « l’origine de ces croix dites cévenoles paraît plus ancienne que le protestantisme. »
Et j’en veux pour preuve que notre peuple, pour désigner l’ornement pendentif de cette croix, utilise un mot de notre langue : LOU TRISSOU, mot devenu si populaire que même en français on l’utilise, dans les articles ou les ouvrages, pour désigner cette Croix !
Cette Croix au Trissou, nous ne remercierons jamais assez les Huguenots cévenols de l’avoir popularisée : c’est notre CROIX CÉVENOLE, le symbole de notre identité authentique.

Quant à la croix de Toulouse, dite « occitane », elle est pour nous une croix étrangère, tout comme la langue « occitane » dont elle est le symbole.
Emb’acò pa mai, comme disait volontiers Mistral.



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L’ARMAGNA CEVENÒU 
PER 2014

Ce texte, traduit du cévenol spécialement pour MARSYAS2, se trouve dans sa version originale en page 3 de l’Armagna Cevenòu 2014 qui vient de sortir aux Editions Aigo Vivo.
 Pour sa quatrième année, l’Armagna Cevenòu présente de nouveaux « armagnacaires », en particulier trois auteurs lozériens bien vivants et issus du même canton du Bleymard : Jean Jouve (qui avait déjà donné des textes à La Lozère Nouvelle) ; Hubert Nogaret (auteur du remarquable Glossaire patois-français du Bleymard publié récemment aux mêmes éditions Aigo Vivo) et Emile Philip qui se révèle le digne neveu de l’abbé Philip qui en 1956 et 1974 avait publié deux ouvrages dans notre langue. Parmi les « armagnacaires » vivants, on retrouvera aussi trois habitués, Didier Mauras de Lunel, Yves Gourgaud d’Alès qui est le baile de l’Armagna et Jean-Claude Roux que les Provençaux connaissent comme le baile de la belle revue Li Nouvello de Prouvènço mais que les Cévenols connaissent, eux, comme chroniqueur en lengo nostro à Cévennes Magazine.
Outre sa volonté de publier des auteurs contemporains, l’Armagna se signale par le désir de représenter l’ensemble des terres d’expression cévenole : c’est ainsi que les 5 départements qui utilisent notre langue sont présents cette année ; le Gard et la Lozère fournissent les plus gros contingents, mais l’Ardèche, l’Aveyron et l’Hérault n’ont pas été oubliés.
On notera, pour commémorer le centenaire du début de la Grande Guerre, trois beaux sonnets de Louis Stehlé de Ganges, dit Delpon-Delascabras, qui sont dédiés aux Poilus qu’il a côtoyés.
Pour commémorer le centenaire de la mort de Mistral, ce sont les traducteurs cévenols qui sont mis à contribution : deux traductions de strophes de Mirèio, l’une en graphie phonétique, l’autre qui reproduit en cévenol l’ensemble de la strophe mistralienne.
Le cent-cinquantenaire de la mort du poète-ouvrier Mathieu Lacroix, de la Grand’Combe, n’a pas non plus été oublié : on pourra lire une présentation de l’homme puis un extrait d’une de ses plus touchantes poésies, écrite après la mort de son fils.
L’Armagna poursuit la publication de l’ensemble de l’Evangile de Marc dans la très remarquable (et rarissime) traduction du Pasteur Fesquet, de Lasalle : après les chapitres I à IV publiés l’an dernier, on pourra lire les chapitres V à VIII.
Pour mieux se préparer à la visite du Musée du Désert à Mialet (entre Alès et Saint-Jean-du-Gard), l’Armagna 2014 reproduit l’intégralité du texte en langue cévenole qui est proposé à l’entrée de ce musée aux richesses exceptionnelles.

L’Armagna Cevenòu 2014 : un ouvrage de 56 pages au prix de 5 euro franco de port. Commande (accompagnée d’un chèque bancaire de 5 euro à l’ordre de : Yves Gourgaud) à l’adresse suivante :



Yves Gourgaud
56 avenue du 8 mai
30520 Saint-Martin-de-Valgalgues 



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